🇹🇷 Turquie : une quarantaine de morts après l’explosion dans une mine

🇹🇷 Turquie : une quarantaine de morts après l’explosion dans une mine

Au moins 40 ouvriers ont été tués vendredi dans une explosion survenue 300 mètres sous terre dans une mine de charbon du nord de la Turquie, dans la province de Bartin, selon un nouveau bilan. Quinze autres étaient encore bloqués samedi, selon le ministère turc de l’Intérieur, alors que les secours sont à pied d’œuvre pour tenter de les extraire. 

L’attente inquiète des familles se prolonge, samedi 15 octobre, aux abords d’une mine de charbon accidentée dans le nord-ouest de la Turquie, d’où une épaisse fumée se dégage et dans laquelle une quinzaine de personnes sont toujours piégées, après un coup de grisou qui a fait au moins 40 morts et 28 blessés, selon les derniers bilans officiels.

« Nous avons dénombré 40 morts au total. Cinquante-huit mineurs ont pu être secourus, par eux-mêmes ou grâce aux secours » a déclaré le ministre de l’Intérieur, Süleyman Soylu, précisant que 26 des 28 morts annoncés auparavant avaient été identifiés.

À ses côtés et visiblement bouleversé, le ministre de l’Énergie, Fatih Dönmez, a annoncé : « Nous approchons de la fin des opérations de secours ».

« Les recherches se poursuivent pour une seule personne dont le sort est encore inconnu », a-t-il précisé. Selon lui, « le feu dans les galeries est en grande partie désormais sous contrôle ». « Ce qui est particulièrement triste pour nous, c’est que nous étions là il y a juste trois semaines », a-t-il ajouté, en larmes.

Le chef de l’État, Recep Tayyip Erdogan, est lui annoncé sur les lieux « dans l’après-midi » et devrait se rendre auparavant au chevet des blessés évacués dans un hôpital d’Istanbul, a indiqué une responsable à l’AFP.

Plus de 16 heures après l’explosion survenue vendredi soir à 18 h 15 locales (15 h 15 GMT), le dernier bilan disponible fait état de 40 morts et 28 blessés évacués vers différents hôpitaux dont ceux d’Istanbul.

Mobilisation

Depuis la veille au soir, les proches des mineurs accidentés, dévorés d’angoisse et pour beaucoup en larmes, attendent des nouvelles à l’entrée de la mine surmontée d’une épaisse fumée grise, a constaté un photographe de l’AFP.

Devant l’entrée du puits, des ambulances sont alignées et attendent de prendre en charge les éventuels blessés qui seront remontés.

Une femme en état de choc a dû être évacuée par les secours, d’autres prient accoudés aux barrières qui enserrent la scène.

Les mineurs eux-mêmes participent aux secours : « Nous avons remonté les corps de nos camarades, c’est horrible pour nous », a confié l’un d’eux, interrogé par la chaîne privée turque NTV.

« Nos premières observations indiquent qu’une partie de nos amis (mineurs) ont perdu la vie en raison de la haute pression et de la chaleur provoquée par l’explosion », a expliqué le ministre de l’Énergie.

Les galeries accidentées sont situées à 300 et 350 mètres en dessous du niveau de la mer.

Plus de 110 mineurs s’y trouvaient au moment de l’explosion.

« Notre vœu est que les pertes en vies humaines ne soient pas plus élevées et que nos mineurs puissent être sauvés », a souhaité vendredi soir Recep Tayyip Erdogan dans un message sur Twitter.

L’Afad, l’organisme public turc de gestion des catastrophes, avait initialement fait savoir sur Twitter qu’un transformateur défectueux était à l’origine de l’explosion, avant de se rétracter et d’expliquer que du méthane s’était enflammé pour des « raisons inconnues ».

Des accidents de travail fréquents 

« Je ne sais pas ce qui s’est passé », a affirmé à l’agence de presse Anadolu un des premiers mineurs à avoir pu sortir indemne des galeries par ses propres moyens. « Il y a eu une pression soudaine et je n’ai pu rien voir », a-t-il dit.

L’explosion étant survenue peu avant le coucher du soleil, les opérations de secours ont été ralenties par l’obscurité.

« Près de la moitié des ouvriers ont pu être évacués. La plupart d’entre eux vont bien, mais il y a aussi des blessés graves », a fait savoir le maire d’Amasra, Recai Cakir, à NTV.

Selon le gouverneur local, une équipe de plus de 70 personnes est parvenue à atteindre un point du puits situé à quelque 250 mètres de profondeur. On ignore si les sauveteurs peuvent s’approcher davantage des ouvriers pris au piège.

Une enquête pour accident a été ouverte par le parquet local.

Les accidents de travail sont fréquents en Turquie, où le fort développement économique de la décennie écoulée s’est souvent fait au détriment des règles de sécurité, en particulier dans la construction et l’exploitation minière.

Le pays en avait brutalement pris conscience à l’occasion d’un accident survenu en 2014 à Soma, dans l’ouest du pays, quand 301 mineurs avaient été tués dans une mine de charbon, après une explosion et un incendie qui avaient provoqué l’effondrement d’un puits.

Des peines s’élevant jusqu’à 22 ans d’emprisonnement et six mois avaient été prononcées par la justice turque contre cinq responsables de la mine, jugés coupables de négligence.

France 24 (Avec AFP)