🇹🇷 Séismes: la solidité des bâtiments questionnée en Turquie, premières arrestations dans le secteur
Une douzaine de personnes du secteur du bâtiment ont été arrêtées en Turquie, où le deuil fait maintenant place à la colère, cinq jours après les tremblements de terre de Kahramanmaras et de Gaziantep. En dépit d’une réglementation anti-sismique, de nombreux bâtiments n’étaient pas aux normes en vigueur.
La question de la résistance des bâtiments aux séismes est un problème récurrent en Turquie. Des milliers d’immeubles se sont effondrés lors des tremblements de terre de Kahramanmaras et de Gaziantep, lundi 6 février, trahissant leur médiocre construction.
Alors que les opérations de secours pour retrouver de potentiels survivants touchent à leur fin, c’est l’heure des comptes. « Ce ne sont pas les séismes, mais ce sont les bâtiments qui tuent », ne cessent de répéter les spécialistes de la prévention. Ce samedi, les médias locaux ont annoncé qu’une douzaine de personnes du secteur du bâtiment avaient été arrêtées dans le pays.
Construction avec des briquettes
Ali, soixantenaire originaire de Diyarbakir, l’une des dix provinces touchées par le sinistre, a vu son immeuble s’effondrer. Il montre une photo des dégâts où tout un pan du bâtiment s’est écroulé. « Bon, le bâtiment que vous allez voir maintenant, c’est celui dans lequel on habitait, commente-t-il. Ils l’ont mal fait, c’est pour ça qu’il s’est effondré comme ça. Ni ciment, ni rien du tout, ils l’ont fait avec les briquettes. C’est pour ça que beaucoup sont morts. J’ai cinq cousins qui étaient là-bas. En ce moment, on est en train de travailler pour les faire sortir. » S’il reste peu de chances de retrouver vivants ses cinq cousins, l’un d’entre eux, habitant au 6e étage, a miraculeusement survécu.
Les politiques de transformation urbaine de l’AKP risquent de peser lourd sur le bilan du parti, alors qu’il ne reste que trois mois avant l’élection présidentielle et les législatives.
D’autres arrestations sont attendues après que le procureur de Diyarbaki a annoncé, toujours ce samedi, avoir émis 29 mandats d’arrêt, rapportent les médias turcs. Le ministère turc de la Justice a ordonné aux procureurs des dix provinces d’ouvrir des « bureaux d’enquête sur les crimes liés aux tremblements de terre ».
RFI
