🇹🇳 Sans eau ni nourriture, une mère et sa fille meurent dans l’indifférence totale entre la Libye et la Tunisie
Elles venaient de Côte d’Ivoire et se sont retrouvées en Tunisie dans l’espoir de se rapprocher de leur rêve: une vie meilleure en Europe. Mais leur vie s’est brutalement arrêtée dans le désert libyen. Fati Dosso et sa fille Marie ont été expulsées dans la zone tampon de Ras Jedir entre la Libye et la Tunisie par les autorités tunisiennes. Sans eau ni nourriture, elles sont décédées toutes les deux dans ce no man’s land, laissant derrière elles un cliché poignant pris par le journaliste libyen Ahmad Khalifa.
Allongées sur le ventre dans le sable du désert, se serrant l’une contre l’autre. Ce terrible cliché a été pris par le journaliste libyen Ahmad Khalifa. Il a ensuite été diffusé par les ONG pour dénoncer le traitement inhumain des réfugiés par les autorités tunisiennes. Fati Dosso et sa fille Marie, 6 ans, sont décédées tragiquement dans le désert libyen après avoir été expulsées dans la zone tampon de Ras Jedir entre la Libye et la Tunisie. Elles sont littéralement mortes de faim et de soif.
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Centaines de migrants
Des centaines de migrants africains, dont des femmes enceintes et des enfants, se trouvaient encore mercredi dans la zone tampon de Ras Jedir entre la Libye et la Tunisie, après y avoir été amenés par les autorités tunisiennes, selon des témoignages recueillis par l’AFP. Environ 140 migrants originaires d’Afrique subsaharienne – disant être sur place depuis trois semaines – ont dressé un campement de fortune au bord d’un marais salant, à 30 mètres du poste frontière libyen de Ras Jedir (nord).
Sans eau ni nourriture, des hommes, des femmes et des enfants tentent de supporter la chaleur le jour, et le froid la nuit, sans aucun moyen pour s’abriter du soleil et du vent. “Nous ne savons pas où nous sommes. Nous souffrons ici, sans nourriture et sans eau”, a confié à l’AFP George, un Nigérian de 43 ans.
“Les Libyens ne nous permettent pas d’entrer sur leur territoire et les Tunisiens nous empêchent de revenir. Nous sommes coincés au milieu de tout ça. S’il vous plaît, aidez-nous! Ou alors envoyez un navire de sauvetage”, a-t-il imploré à l’adresse des pays européens.
Affrontements
Selon les témoignages recueillis par l’AFP et les gardes-frontières libyens, deux autres groupes, d’une centaine de personnes chacun, se trouvent dans la zone tampon de Ras Jedir entre la Libye et la Tunisie, depuis des affrontements le 3 juillet dans la ville tunisienne de Sfax entre des migrants subsahariens et des habitants.
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Ces échauffourées avaient causé la mort d’un Tunisien. Des centaines d’Africains avaient alors été chassés de Sfax, deuxième ville de Tunisie et principal point de départ pour l’émigration clandestine vers l’Europe. Au total 1.200 Africains ont été “expulsés” par la police tunisienne, vers des zones inhospitalières près de la Libye à l’est et l’Algérie à l’ouest, selon l’ONG Human Rights Watch.
Une prise en charge insuffisante
Le Croissant rouge tunisien est allé par la suite en secourir environ 600 côté libyen, et plusieurs centaines côté algérien, répartis dans des centres d’hébergement. Pour l’instant, les autorités libyennes, qui peinent à gérer plus de 600.000 migrants présents dans le pays, offrent au compte-gouttes de l’eau, de la nourriture et des soins par le biais du Croissant rouge libyen.
Ces 10 derniers jours, des gardes-frontières ont mis à l’abri plusieurs centaines de migrants, trouvés en train d’errer dans la zone désertique d’Al’Assah, au sud de Ras Jedir où au moins cinq corps ont été retrouvés ces derniers jours.
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