🇸🇾 Offensive éclair en Syrie : jihadistes et rebelles s’emparent de la majeure partie d’Alep

🇸🇾 Offensive éclair en Syrie : jihadistes et rebelles s’emparent de la majeure partie d’Alep

La ville d’Alep, ancien bastion économique et culturel de la Syrie, est tombée aux mains des jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et de leurs alliés rebelles après une offensive rapide qui a fait plus de 300 morts, a rapporté samedi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Des avancées fulgurantes

Depuis mercredi, les forces du HTS, dominées par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et les rebelles alliés ont pris le contrôle de vastes secteurs de la ville, y compris des bâtiments gouvernementaux, des prisons et 50 localités environnantes, dont la stratégique cité de Saraqeb, située à l’intersection des principales autoroutes reliant Damas, Alep et Lattaquié.

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a affirmé que les forces du régime, submergées, se sont retirées sans opposer de résistance significative. Cette offensive constitue un revers majeur pour le régime Assad, qui avait repris la totalité d’Alep en 2016 avec l’appui de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah libanais.

Un lourd bilan humain

Selon l’OSDH, l’offensive a fait 311 morts, dont 183 combattants du HTS et factions rebelles, 100 soldats syriens et forces progouvernementales ainsi que 28 civils. Quatre autres civils ont péri lors d’un bombardement contre une résidence d’étudiants à Alep. La vie quotidienne est paralysée, avec des institutions fermées et des habitants cloîtrés chez eux.

Une guerre d’intérêts régionaux

Ce regain de violence, le plus intense depuis des années, intervient dans un contexte de tensions accrues entre puissances régionales et internationales impliquées en Syrie. La Russie et la Syrie ont mené des raids aériens contre des groupes qualifiés d’“extrémistes”, tandis que la Turquie a demandé un arrêt des attaques sur la province d’Idleb, où elle soutient certaines factions rebelles.

L’offensive coïncide également avec une trêve entre Israël et le Hezbollah après deux mois de conflit, Israël ayant mené des frappes contre des positions du Hezbollah en Syrie.

Une guerre sans fin

Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a fait 500.000 morts et déplacé des millions de personnes, laissant le pays profondément fragmenté. Alors que le régime Assad tente de consolider son pouvoir avec l’aide de ses alliés, les récentes avancées jihadistes à Alep soulignent l’extrême instabilité qui persiste malgré les apparences de calme.