🇸🇾 Les rebelles syriens ont pénétré dans le palais de Bachar al-Assad
L’avancée des rebelles s’accélère en Syrie où le régime aurait complètement perdu le contrôle de certains territoires, dont Alep, deuxième ville du pays. Selon des médias arabes, relayés par Het Laatste Nieuws (HLN), les insurgés auraient d’ailleurs “conquis” le palais local du président Bachar al-Assad.
L’alliance de diverses organisations rebelles, menée par le groupuscule jihadiste Hayat Tahrir al-Sham, est en train de chasser les forces gouvernementales et de gagner du terrain dans de nombreuses zones cruciales du pays. La ville d’Alep, la deuxième plus importante de Syrie, après la capitale Damas, est tombée aux mains des insurgés lors d’une offensive éclair. Des images les montrent d’ailleurs à l’intérieur du palais local de l’indéboulonnable président Bachar al-Assad, au pouvoir depuis plus de 24 ans.
La donne a changé
Alep a été le théâtre de la plus grande offensive hostile au régime depuis la défaite des rebelles en 2016. Cette fois, ce sont ces derniers qui ont pris le dessus et l’armée “s’est retirée temporairement du territoire” pour préparer sa contre-offensive, selon un communiqué officiel. Ces dernières années, le régime avait réussi avec l’aide de ses alliés russes et iraniens de repousser les factions rebelles et de reprendre le contrôle des deux tiers du territoire national. La donne a changé. Si la Russie n’oublie pas son allié, elle reste néanmoins prioritairement mobilisée sur le front ukrainien.
“Nous continuons bien sûr de soutenir Bachar al-Assad”Dmitri Peskov, Porte-parole du Kremlin (présidence russe)
La Russie “continue de soutenir” le président syrien Bachar al-Assad et veut l’aider à “stabiliser la situation”, après que des groupes rebelles ont infligé un coup dur à son régime, a assuré lundi le Kremlin. “Nous continuons bien sûr de soutenir Bachar al-Assad”, a déclaré à la presse son porte-parole, Dmitri Peskov, précisant que la Russie allait formuler sa position “sur ce qui est nécessaire de faire pour stabiliser la situation”.
Réaction de Bachar al-Assad
Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé lundi que l’offensive des rebelles dans le nord de la Syrie visait à “redessiner la carte” du Moyen-Orient, selon un communiqué de la présidence. Dans un entretien téléphonique avec son homologue iranien, Massoud Pezeshkian, M. Assad a déclaré que “l’escalade terroriste” visait à “tenter de morceler la région, d’effriter ses Etats et de redessiner la carte de la région conformément aux intérêts et aux objectifs de l’Amérique et de l’Occident”.
Soutien chinois
La Chine soutient le régime syrien dans “ses efforts pour maintenir la sécurité nationale et la stabilité”, a affirmé lundi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian. La Chine, en tant que pays “ami de la Syrie”, est prête à “contribuer positivement pour empêcher la détérioration de la situation”, a-t-il ajouté. La Russie et l’Iran sont les principaux soutiens de la Syrie, mais les liens avec la Chine se sont renforcés ces dernières années. En septembre 2023, le président chinois Xi Jinping et Bachar Al-Assad ont annoncé un “partenariat stratégique” bilatéral lors de la première visite du président syrien en Chine depuis 2004 – et une de ses rares visites hors du Moyen-Orient depuis le début de la guerre civile en 2011. Xi Jinping avait déclaré à cette occasion que Pékin soutenait la Syrie dans sa lutte contre “les ingérences étrangères” et pour “la préservation de son indépendance nationale, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale”.
11 civils tués dans le nord-ouest
Au moins 11 civils, dont cinq enfants, ont été tués lundi et des dizaines blessés dans des frappes de l’aviation russe et syrienne sur des secteurs de la région d’Idleb, contrôlés par les rebelles, dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué une ONG. Pendant ce temps, les forces kurdes ont annoncé ce lundi oeuvrer pour évacuer des civils kurdes de plusieurs secteurs de la province d’Alep après l’offensive rebelle et la prise par des groupes proturcs d’une ville où vivent des dizaines de milliers de Kurdes.
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