🇸🇾 Le nouveau dirigeant syrien refuse de serrer la main à la cheffe de la diplomatie allemande

🇸🇾 Le nouveau dirigeant syrien refuse de serrer la main à la cheffe de la diplomatie allemande

Les chefs de la diplomatie française et allemande ont rencontré vendredi le nouveau dirigeant islamiste syrien, lors d’une visite à Damas au cours de laquelle ils ont insisté sur la nécessité d’une transition pacifique et inclusive. Sur des images de l’arrivée des deux ministres européens au palais présidentiel, on peut observer qu’Ahmad al-Chareh n’a pas serré la main d’Annalena Baerbock, contrairement à celle de Jean-Noël Barrot.

Il s’agit de la première rencontre à ce niveau entre des responsables des grandes puissances occidentales et Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir le 8 décembre, après la fuite du président Bachar al-Assad.

Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, dont la visite intervient sous mandat de l’Union européenne, ont rencontré le dirigeant de facto de la Syrie au palais présidentiel, là même où Assad recevait ses hôtes.

L’arrivée des deux ministres européens a été marquée par l’absence de poignée de main entre la cheffe de la diplomatie allemande et Ahmad al-Chareh, comme on peut le voir sur des images partagées par un correspondant de la chaîne allemande ZDF, Andreas Kynast, sur X.

“Quelle humiliation en Syrie”, a commenté la députée européenne Assita Kanko (N-VA). “En tant que femme et députée européenne, je trouve cela insupportable. Les femmes ne sont rien pour eux. S’ils ne serrent pas la main de la ministre allemande des Affaires étrangères parce qu’elle est une femme, c’est exactement pour la même raison que les femmes sont traitées différemment dans tous les domaines. À leurs yeux, les femmes ne sont que des déchets. Cela en dit long sur les politiques qu’ils mèneront. Je suis dégoûtée par l’idée d’une Europe qui s’adapte à cela.”

Prison de Saydnaya

Avant cela, M. Barrot et Mme Baerbock se sont d’abord rendus à la prison de Saydnaya, symbole de la répression de masse du pouvoir de Bachar al-Assad, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Accompagnés par des membres des Casques blancs, des secouristes syriens, ils ont visité les cellules et les geôles souterraines où les conditions de détention étaient inhumaines et où de nombreux détenus sont morts sous la torture.

© AFP

Selon l’Association des détenus et des disparus de la prison de Saydnaya (ADMSP), plus de 4.000 détenus y ont été libérés le jour de la chute de Damas aux mains des rebelles.

© AFP

Les premiers pas d’Ahmad al-Chareh scrutés

Les premiers pas d’Ahmad al-Chareh, chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui conduisait la coalition ayant marché sur Damas, sont scrutés avec attention.

“Ensemble, la France et l’Allemagne se tiennent aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité”, a écrit sur X le ministre français dans la matinée.

Les deux pays veulent “favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale”, a-t-il ajouté.

“Mon voyage d’aujourd’hui, avec mon homologue français et au nom de l’UE, est un signal clair adressé aux Syriens: un nouveau départ politique entre l’Europe et la Syrie, entre l’Allemagne et la Syrie est possible”, a dit Mme Baerbock.

“C’est avec cette main tendue, mais aussi avec des attentes claires à l’égard des nouveaux dirigeants, que nous nous rendons aujourd’hui à Damas”, a-t-elle ajouté.

“Nous voulons les soutenir dans ce domaine: dans un transfert de pouvoir inclusif et pacifique, dans la réconciliation de la société, dans la reconstruction”, a encore dit la ministre, poursuivant que “nous continuerons à juger HTS sur ses actes”, “en dépit de notre scepticisme”.

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