🇷🇺 Vladimir Poutine salue les «compromis» trouvés avec Recep Tayyip Erdogan
Le président russe Vladimir Poutine a reçu ce mercredi dans sa résidence de Sotchi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan afin de discuter des relations parfois difficiles qu’entretiennent Moscou et Ankara. Mais presque rien n’a filtré.
Recep Tayyip Erdogan avait sollicité un entretien en tête à tête avec Vladimir Poutine afin d’aboutir à « une décision importante dans les relations turco-russes », malmenées notamment par la situation en Syrie. « Parfois, les négociations ne sont pas faciles, mais elles se concluent sur un résultat positif. Nos services ont appris à trouver des compromis favorables aux deux parties », s’est félicité le président russe, en accueillant son homologue turc dans sa résidence d’été à Sotchi, sur les rives de la mer Noire.
« Je pense qu’il y a un grand bénéfice au fait que la Turquie et la Russie continuent de renforcer leurs relations », a abondé Recep Tayyip Erdogan, qui rencontre régulièrement le dirigeant russe.
À part ça, rien n’a filtré. Pas un mot officiel sur la situation en Syrie, et en particulier à Idlib, érigée en priorité par le Kremlin en début de semaine. Rien non plus sur l’Afghanistan. Avant la rencontre, la presse russe s’était en tout cas souvent montrée sévère avec la diplomatie turque, jugeant qu’elle ouvrait beaucoup de fronts sans pouvoir tous les tenir, rapport notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri.
Rien n’a été dit non plus sur un approfondissement de la relation de défense russo-turque. Une autre commande de S-400 est en attente d’officialisation, mais Moscou aimerait déjà passer la vitesse supérieure et vendre à la Turquie des Sukhoi Su-35, ses avions de chasse de quatrième génération.
Entre rivalités et intérêts communs
La Russie et la Turquie entretiennent en effet des relations complexes, partagées entre rivalités régionales et intérêts économiques et stratégiques communs. Ces dernières années, elles se sont confrontées en Syrie où elles soutiennent des camps opposés, et dans une guerre entre l’Arménie – ennemi de la Turquie proche de Moscou – et l’Azerbaïdjan, soutenu sans faille par Ankara. Les deux pays ont aussi des différends dans le conflit en Libye, et Moscou goûte peu l’activisme turc sur le dossier ukrainien, qu’il s’agisse des élections législatives russes en Crimée jugées invalides par Ankara ou du soutien d’Erdogan encore répété à l’ONU à l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan.
Parallèlement, les deux pays se sont rapprochés à la faveur des tensions entre Moscou et les Occidentaux, et des relations de plus en plus délicates entre la Turquie et ses alliés de l’Otan. Ankara et Moscou ont aussi d’importants intérêts économiques communs, en particulier dans le tourisme et les exportations alimentaires. Vladimir Poutine a aussi mentionné l’inauguration en 2020 du gazoduc TurkStream, qui transporte du gaz russe via la Turquie et la mer Noire, en direction de l’Europe.
Cette rencontre avec le président turc marquait la fin de la période de l’isolement pour Vladimir Poutine, après avoir été en contact avec un collaborateur malade du Covid-19. Il avait annulé sa venue à plusieurs sommets depuis le 14 septembre, privilégiant une participation par visioconférence. Ce mercredi, devant les caméras, le président russe a recommandé à son hôte de se faire vacciner au Spoutnik V. Recep Tayyip Erdogan lui a répondu qu’il l’avait déjà au Pfizer.