🇷🇺 Un déserteur du Kremlin évoque l’arsenal russe: “Nous étions prêts à mener une attaque nucléaire”
Un ancien officier russe, qui souhaite rester anonyme, s’est confié à la BBC sur son expérience dans une installation secrète d’armes nucléaires en Russie. Il était chargé de surveiller la base lorsque l’invasion en Ukraine a commencé en février 2022. Selon lui, dès le premier jour, les armes nucléaires étaient prêtes à être utilisées.
Anton (prénom d’emprunt) raconte que son unité a été immédiatement coupée du monde extérieur. “Nous n’avions que la télévision d’État russe”, explique-t-il. “Nous ne participions pas à la guerre, nous ne faisions que garder les armes nucléaires. La sécurité était très stricte: aucun téléphone n’était autorisé à pénétrer dans la base et même les visites de proches devaient être validées par le FSB, les services secrets russes.”
L’ancien officier des forces nucléaires russes était chargé de répondre aux urgences. “Notre temps de réponse était de deux minutes”, a déclaré Anton. Sa base abritait une partie du vaste arsenal nucléaire russe, qui comprendrait environ 4.380 ogives opérationnelles, selon la Federation of American Scientists. 1.700 de ces armes sont actuellement “déployées” ou prêtes à être utilisées.
Un arsenal obsolète? “Une vision très simplifiée”
Dans quel état? Certains Occidentaux jugent l’arsenal vieillissant, datant de l’époque soviétique. Ces armes pourraient même ne pas fonctionner. Un avis réfuté par l’ancien officier des forces nucléaires. “C’est une vision très simplifiée de la part de soi-disant experts. Il existe peut-être des armes de type ancien dans certaines régions, mais le pays dispose d’un énorme arsenal nucléaire, d’une quantité considérable d’ogives nucléaires, ainsi que de patrouilles de combat constantes sur terre, en mer et dans les airs.”
Le déserteur du Kremlin souligne que les armes nucléaires russes sont pleinement opérationnelles depuis le début de la guerre. “Avant cela, ce n’était que des exercices. Mais le jour où la guerre a commencé, les armes étaient totalement prêtes. Nous étions prêts à lancer des forces navales et aériennes et, en théorie, à mener une frappe nucléaire.”
Le nombre de déserteurs augmente
Après le début de la guerre, Anton a reçu l’ordre de former ses soldats selon des directives strictes. Les civils ukrainiens devaient être considérés comme des ennemis. Il a refusé et a été transféré au front en guise de punition, après quoi il a décidé de déserter. Avec l’aide d’une organisation bénévole, il a pu fuir le pays.
Le nombre de déserteurs augmente en Russie. Une organisation qui les aide, “Idite Lesom”, déclare recevoir 350 demandes d’aide par mois. Les risques sont élevés, les déserteurs sont souvent ramenés de force en Russie et parfois même tués.
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