🇷🇺 Russie : Le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, parmi les victimes du crash d’un avion privé
Un avion privé avec 10 personnes à son bord s’est écrasé mercredi dans la région de Tver en Russie alors qu’il effectuait une liaison entre Moscou et Saint-Pétersbourg, ont annoncé les services de secours. Parmi les victimes de ce crash, qui n’a laissé aucun survivant, se trouvait le patron du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine, selon la liste des passagers citée par des médias russes.
Selon l’agence de l’aviation civile russe, le nom d’Evgueni Prigojine figure sur la liste des passagers d’un avion qui effectuait la liaison entre Moscou et Saint-Pétersbourg qui s’est écrasé dans la région de Tver, à moins de 200 kilomètres de la capitale. Les secours indiquent qu’aucune des personnes à bord n’a survécu au crash.
« Il y avait 10 personnes à bord, dont trois membres d’équipage. Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées », a indiqué sur Telegram le ministère russe des Situations d’urgence. L’avion s’est écrasé près du village de Kujenkino, au nord-ouest de Moscou. Dmitri Outkine, cofondateur de Wagner, serait aussi parmi les passagers à bord.
« Les corps de Prigojine et Utkin ont été identifiés »
Un canal Telegram lié au groupe Wagner a annoncé qu’Evguéni Prigojine était décédé. Le message indique qu’il a été « tué par les actions des traîtres russes ».
Le Kyiv Post, le plus ancien journal ukrainien de langue anglaise, a également indiqué qu’en plus du corps du chef de Wagner, celui de Dmitry Utkin, un commandant en chef du groupe paramilitaire, a également été identifié.
Des tests ADN vont être réalisés très prochainement.
Des images montrent des trous dans l’avion qui s’est écrasé, « indiquant des tirs antiaériens »
Le conseiller principal en Affaires étrangères et en politique de défense au Parlement néerlandais, Isa Yusibov, a partagé une image sur laquelle on peut distinguer des impacts sur l’avion qui indiquent, selon lui, que l’appareil « a été abattu par des tirs antiaériens ».
« Un signal de Poutine aux élites russes », estime Kiev
Chef du groupe paramilitaire russe Wagner, lequel est actif dans certains pays d’Afrique et dans la guerre en cours depuis février 2022 en Ukraine, Evgueni Prigojine s’est dressé récemment contre l’état-major russe et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. En juin, il mena une rébellion avec ses hommes et prit la direction de Moscou. Il renonça à cette mutinerie au bout de quelques heures, le 24 juin.
Lundi 21 août, Evgueni Prigojine était apparu dans une vidéo diffusée par des groupes proches de Wagner. Il affirmait alors se trouver en Afrique et œuvrer pour « rendre la Russie encore plus grande sur tous les continents et l’Afrique encore plus libre ».
Si la mort du chef de Wagner n’est pas encore confirmée, le camp ukrainien désigne déjà un coupable dans cette « élimination » : Vladimir Poutine, le président russe. « L’élimination spectaculaire de Prigojine et du commandement de Wagner deux mois après (leur) tentative de coup d’État est un signal de Poutine aux élites russes avant les élections de 2024 », a affirmé sur Twitter/X Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de la présidence ukrainienne. « Poutine ne pardonne à personne », a-t-il ajouté.
Vue de Kiev, la mort d’Evgueni Prigojine ne serait donc pas une surprise. Fin juin, le chef du renseignement ukrainien, Kyrylo Budanov, avait annoncé que la tête d’Evgueni Prigojine, suite à sa rébellion contre le Kremlin, était mise à prix par les services secrets russes. Point d’étonnement en Ukraine donc, et encore moins de sympathie pour le personnage. L’une des porte-paroles de la défense territoriale ukrainienne, Sarah Ashton-Cirillo, a affirmé ce mercredi soir que si la mort d’Evgueni Prigojine était confirmée, ce ne serait pas une grande perte pour la liberté.
Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité de national des États-Unis, a elle déclaré que si la mort de Prigojine « était confirmée, ce ne serait une surprise pour personne ».
(RFI avec AFP)