🇷🇺 Poutine inaugure deux sous-marins nucléaires: “La Russie se prépare à une guerre à grande échelle contre l’Otan”

🇷🇺 Poutine inaugure deux sous-marins nucléaires: “La Russie se prépare à une guerre à grande échelle contre l’Otan”

Le président russe, Vladimir Poutine, a inauguré ce lundi deux nouveaux sous-marins nucléaires sur un chantier naval situé à Severodvinsk, en Russie, à seulement quelques centaines de kilomètres de la frontière finlandaise. Le dirigeant en a profité pour dévoiler ses ambitions: développer la marine russe et accroître sa puissance navale dans des zones se situant en dehors de l’Ukraine et de l’Europe de l’Est. “Poutine se prépare à une guerre à grande échelle contre l’Otan.”

La Russie a récemment accueilli deux nouveaux sous-marins nucléaires dans ses rangs: le “Krasnoïarsk” et l’“Empereur Alexandre III”. Ils ont tous deux été construits par Sevmash, la plus grande entreprise de construction navale russe et la seule en mesure de construire des sous-marins nucléaires.

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Le sous-marin “Krasnoïarsk”. © ANP / EPA

Le “Krasnoïarsk” est doté de missiles de croisière et l’“Empereur Alexandre III” de missiles intercontinentaux qui peuvent être équipés d’ogives nucléaires. Elles peuvent notamment, dans le cadre d’une guerre, être utilisées pour viser des cibles stratégiques. L’“Empereur Alexandre III” peut, par exemple, toucher des cibles se situant à près de 8.000 kilomètres et réduire de vastes zones en cendres.

Frontières orientales

Selon Poutine, les deux sous-marins vont intégrer la Flotte du Pacifique et surveiller attentivement les frontières orientales de la Russie. Moscou compte également développer et renforcer la présence navale russe “dans l’Arctique, l’Extrême-Orient, la mer Noire, la mer Baltique et la mer Caspienne”.

Mais pourquoi un tel intérêt grandissant envers l’Arctique? Selon nos confrères de Het Laatste Nieuws, deux éléments peuvent en être l’origine: la récente adhésion de la Finlande à l’Otan et la future adhésion de la Suède.

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© AP

Sevmash devrait, dans les années à venir, construire cinq sous-marins supplémentaires de la classe Iassen-M (le “Krasnoïarsk” en fait partie) et trois sous-marins de la classe Boreï-A (l’“Empereur Alexandre III” en fait partie). Selon le think tank américain Institue for the Study of War (ISW), Poutine se prépare à “une future guerre à grande échelle contre l’Otan”. “En allouant des ressources coûteuses à la marine russe dans des zones situées en dehors de l’Ukraine et de l’Europe de l’Est, la Russie veut probablement menacer l’OTAN et ses alliés dans plusieurs régions”, a déclaré l’ISW.

Le think tank se demande néanmoins si les constructeurs navals russes sont réellement en mesure de construire des navires qui répondent aux exigences du Kremlin, tant au niveau de la qualité que de la dimension. “Mais la Russie continue de mobiliser de plus en plus son industrie de la défense. Poutine pourrait donc décider de se concentrer davantage sur les constructeurs navals.”

Carsten Breuer, officier supérieur de l’armée allemande, a déclaré lors d’une interview accordée au journal “Frankfurter Allgemeine” qu’une guerre entre la Russie et le monde semblait de plus en plus proche. “Nous devons savoir comment faire face à cette menace constante […] Nous devons nous habituer à l’idée qu’un jour, nous devrons peut-être mener une guerre défensive et que nous ne pourrons plus choisir nous-mêmes de participer à une mission lointaine.”

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Une image représentant l’empereur Alexandre III aperçue sur le sous-marin portant son nom. © via REUTERS

Les renseignements polonais ont d’ores et déjà tiré la sonnette d’alarme. Selon eux, une attaque russe pourrait survenir bien plus rapidement que prévu. “Si nous voulons éviter la guerre, les pays de l’OTAN situés à la frontière orientale ne disposent que d’une période de trois ans pour se préparer à une confrontation avec la Russie”, a déclaré Jacek Siewiera au journal polonais Nasz Dziennik. “Il y a quelques jours, Poutine a signé le budget 2024. Près d’un tiers de l’ensemble des dépenses de la Russie sera consacré au maintien de l’armée et à l’industrie de la défense (un record depuis l’époque de l’Union soviétique, NDLR). Ce n’est pas l’attitude d’un pays qui se prépare à la paix.”

Une inquiétude partagée par le général Marc Thys, qui souligne l’urgence pour la Belgique et l’Occident de renforcer leurs capacités de défense. “Si la guerre éclatait ici, nous serions obligés de jeter des pierres au bout de quelques heures seulement, faute de munitions”, a-t-il avoué dans l’émission “De Afspraak” sur la VRT.

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