🇷🇺 “Poutine aura recours à l’arme nucléaire si la Crimée est menacée”

🇷🇺 “Poutine aura recours à l’arme nucléaire si la Crimée est menacée”

Alors que Vladimir Poutine prétend rester ouvert à d’éventuels pourparlers de paix en Ukraine, ce scénario ne correspondrait pas à la nature des discussions en coulisses, selon un négociateur anonyme américain interrogé par le Moscow Times.

Des discussions confidentielles ont régulièrement lieu entre d’anciens responsables de la sécurité des États-Unis et de hauts conseillers du Kremlin, proches de Vladimir Poutine. Ces échanges officieux tenteraient ainsi en coulisses de déboucher sur un terrain d’entente pour mettre fin au conflit russo-ukrainien. Ce canal de dialogue “1.5″ chercherait surtout à identifier les lignes rouges respectives des belligérants et se distinguerait des canaux diplomatiques officiels (“canal N°1″) et des discussions secrètes entre experts (“canal N°2″). Selon le Moscow Times, ces discussions ont lieu deux fois par mois, souvent à distance. Mais le négociateur anonyme prétend se rendre à Moscou “tous les trois mois”. Le Conseil de sécurité nationale a démenti dans la foulée l’existence de ce “canal” informel (voir tweet ci-dessous), a déclaré la porte-parole Adrienne Watson.

Les États-Unis n’auraient aucun intérêt à humilier la Russie

Selon le négociateur américain de l’ombre, plusieurs interlocuteurs russes lui auraient affirmé qu’ils “n’avaient jamais souhaité la guerre, “une erreur totale”, mais que, désormais engagés, ils ne pouvaient se permettre de subir une défaite humiliante”. C’est là que le “canal 1.5″ aurait proposé ses “services”. Selon ce mystérieux émissaire secret, les États-Unis n’auraient en effet aucun intérêt à “isoler et paralyser la Russie au point de l’humilier ou de provoquer son effondrement”: “Cela rendrait les négociations presque impossibles”. En réalité, les États-Unis « ont besoin d’une Russie suffisamment forte pour garantir une certaine stabilité le long de ses frontières” et dans sa zone d’influence, souligne cette source. “Une victoire totale en Europe pourrait ainsi nuire aux intérêts américains dans d’autres régions du monde”, ajoute-t-il. “La puissance russe n’est pas nécessairement une mauvaise chose”, conclut-il. “Cela ne signifie pas que nous allons abandonner l’Ukraine ou l’Europe”, s’empresse-t-il de préciser au Moscow Times. “Nous voulons garantir l’indépendance de l’Ukraine mais aussi oeuvrer pour que la Russie joue à nouveau un rôle dans le maintien de la sécurité en Europe”.

Reconquérir la Crimée? Peu probable

Selon la nature de ces échanges, les chances de l’Ukraine de regagner ses territoires occupés semblent extrêmement minces. La Crimée reste un tabou même si Kiev affiche l’ambition de reconquérir la péninsule stratégique annexée par la Russie en 2014. “Si la Russie se sent menacée en Crimée, elle aura très probablement recours à l’arme nucléaire”, affirme-t-il. Quant aux propositions américaines d’organiser des référendums dans les territoires occupés par la Russie, dans les provinces de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia, elles s’opposent au refus pur et simple de Moscou. “Poutine est le principal obstacle” au progrès des négociations, formelles ou informelles, conclut-il.

Encore 4 années de guerre ?

Selon le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto, l’Union européenne s’attend à encore au moins 4 ans de guerre entre l’Ukraine et la Russie. La récente approbation de Vladimir Poutine de relever la limite d’âge des réservistes de 5 ans va dans ce sens. Une mesure qui laisse également craindre une plus large mobilisation.

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