🇷🇺 Margaret Thatcher avait déjà cerné Poutine il y a 22 ans: l’un de ses discours refait surface
Le discours de Margaret Thatcher, prononcé au Millsaps College de Jackson, dans l’État du Mississippi, date du 20 septembre 2000. Il refait surface aujourd’hui, comme une mise en garde précoce. L’ancienne Première ministre ne cachait pas sa méfiance, en effet, à l’égard de Vladimir Poutine, fraîchement élu à la présidence de la Russie.
En 2000, la “Dame de fer » n’était plus au pouvoir depuis près de dix ans, ce qui ne l’empêchait pas de s’exprimer de temps à autre sur la politique internationale, lors de conférences ponctuelles. Ce discours coïncide avec le naufrage du sous-marin Koursk survenu un mois plus tôt, le 12 août 2000 en mer de Barents. 118 membres d’équipage avaient perdu la vie. Une catastrophe qui n’avait pas empêché le nouveau président russe Vladimir Poutine, élu en mars 2000 et entré en fonction en mai, de poursuivre paisiblement ses vacances à Sotchi.
Pas de “signe d’humanité”
Une attitude qui n’avait pas manqué d’interpeller l’ancienne Première ministre britannique: “Ce nouveau Monsieur Poutine est désormais là. J’ai regardé attentivement ses photos à la recherche du moindre signe d’humanité. J’aurais dû me méfier davantage car vous savez tous ce qu’il s’est passé quelques semaines plus tard. Cette terrible tragédie du sous-marin (Koursk) qui a disparu dans les profondeurs. Qu’une explosion soit survenue à bord ou non, nous n’en savons rien. Mais la suite des événements interpelle. Si une catastrophe d’une telle ampleur avait eu lieu en Occident, la réaction, militaire et politique, aurait été immédiate. Et si nous n’avions pu nous débrouiller seuls, nous aurions sollicité l’aide d’un autre pays. Au-delà du sous-marin en question, des vies étaient en jeu. Et pourtant, le nouveau président a tardé à réagir, n’a contacté personne et nous n’avons pas eu la possibilité de mettre à disposition un submersible précisément adapté à ce genre d’opération. Une réaction particulièrement révélatrice: une vie n’a toujours pas la même valeur chez eux, que chez nous. Résultat, l’aide est arrivée bien trop tard. Je suis soulagé que M. Poutine ait été à ce point critiqué, que les Russes soient conscients de ces manquements et qu’il soit important à leurs yeux que leurs dirigeants en fassent davantage”.
Ce discours, déterré par le magazine Newsweek, connaît un regain de succès au regard de l’actualité et de l’intransigeance du Kremlin dans le conflit ukrainien. Première ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, une décennie au pouvoir marquée par la guerre des Malouines, la Guerre froide, l’euroscepticisme, les tensions sociales et les “troubles” en Irlande du Nord, Margaret Thatcher est décédée le 8 avril 2013.
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