🇷🇺 L’ancien président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev est mort
L’ancien président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev est décédé à l’âge de 91 ans, ont annoncé ce mardi les agences de presse russes citant des responsables de l’hôpital.
Figure politique majeure du XXème siècle, Mikhaïl Gorbatchev est décédé ce mardi 30 août à l’âge de 91 ans. « Aujourd’hui dans la soirée (mardi), après une longue maladie grave, Mikhaïl Sergueïvitch Gorbatchev est décédé », a indiqué l’Hôpital clinique centrale (TSKB) dépendant de la présidence russe.
Dernier secrétaire général du comité central de l’URSS, puis premier et dernier président de l’URSS, il aura passé six ans au Kremlin, de 1985 à 1991. Six ans, durant lesquels la face de son pays et d’une bonne partie de l’Europe s’est trouvée profondément bouleversée.
Les « profondes condoléances » de Poutine
Après l’annonce du décès, le président russe Vladimir Poutine a exprimé mercredi ses « profondes condoléances » : « Vladimir Poutine exprime ses profondes condoléances à la suite du décès de Mikhaïl Gorbatchev, il enverra dans la matinée un télégramme de condoléances à la famille et aux proches » de l’ancien dirigeant, a affirmé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse TASS.
Le secrétaire général de l’ONU a exprimé sa « profonde tristesse », rendant hommage à « un homme d’État unique qui a changé le cours de l’Histoire ». « Il a fait plus que n’importe qui pour provoquer de façon pacifique la fin de la Guerre froide », a ajouté Antonio Guterres dans un communiqué, estimant que « le monde avait perdu un immense dirigeant mondial, engagé envers le multilatéralisme et défenseur infatigable de la paix ».
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a également rendu hommage, saluant « un dirigeant digne de confiance et respecté », ayant « joué un rôle crucial pour mettre fin à la guerre froide et faire tomber le rideau de fer. Il a ouvert la voie à une Europe libre. C’est un héritage que nous n’oublierons pas. R.I.P. Mikhaïl Gorbatchev », a-t-elle écrit sur Twitter.
Le président français Emmanuel Macron a également présenté ses condoléances, qualifiant Mikhaïl Gorbatchev d’un « homme de paix dont les choix ont ouvert un chemin de liberté aux Russes ». « Son engagement pour la paix en Europe a changé notre histoire commune », a ajouté chef de l’État via Twitter.
Les agences d’État russes ont été les premières à donner la nouvelle, mais aucune télévision russe n’a interrompu ce soir ses programmes pour l’annoncer.
Le dernier dirigeant de l’Union soviétique est décédé, moins d’un an après les commémorations des 30 ans de la chute du bloc, en décembre dernier. C’est ce profil de réformateur qui est mis en avant dans les médias qui en parlent ce soir, soulignant qu’il avait souhaité en même temps le changement politique et le changement économique : ça n’avait pas pu marcher, rapporte notre correspondante à Moscou, Anissa El Jabri.
Vivant en quasi-anonymat, critiqué pour la fin de l’URSS
Mikhaïl Gorbatchev, défenseur du contrôle des armements et des réformes axées sur la démocratie dans les années 1980, a été largement crédité d’avoir contribué à mettre fin à la Guerre froide, mais critiqué pour l’éclatement, jugé par ses détracteurs russes inutile et douloureux, de l’Union soviétique en 1991.
Mikhaïl Gorbatchev est d’ailleurs encore pour cela très peu populaire. Symbole de cette chute douloureuse en Russie, d’une union soviétique dont Vladimir Poutine dit « celui qui la regrette n’a pas de tête, mais celui qui ne la regrette pas n’a pas de cœur ».
Mikhaïl Gorbatchev est adulé en Occident, vu comme un réformateur ayant rendu aux Soviétiques leurs libertés. Mais en Russie, il est resté jusqu’à sa disparition une figure très controversée, où beaucoup le considèrent, avant tout, comme le fossoyeur de l’URSS. Il y vivait dans un quasi-anonymat en Russie depuis sa sortie de la vie politique en 1991
Avec Mikhaïl Gorbatchev, le vocabulaire occidental s’est enrichi de deux mots russes : « perestroïka » et « glasnost », deux termes qui symbolisent la politique de réformes qu’il a initiée, ouvrant la porte aux chamboulements du début des années 1990, qui ont conduit le système soviétique à sa perte.
Partisan d’une politique de rapprochement avec l’Occident, il avait reçu en 1990 le prix Nobel de la paix.
RFI