🇷🇺 La Russie se rapproche de la défaite

🇷🇺 La Russie se rapproche de la défaite

En Ukraine, la défaite de la Russie porte de nombreux visages. Vladimir Poutine rêve toujours de conquérir toute l’Ukraine. Cependant, il paraît de plus en plus douteux qu’il y parvienne. C’est le premier visage de la défaite.

Poutine veut aussi conquérir l’ensemble du Donbass. Mais les services de renseignement britanniques doutent qu’il soit même capable de remplir cet objectif. C’est le second visage de la défaite. Enfin, Poutine pourrait perdre tous les territoires que la Russie a gagnés en Ukraine, y compris la Crimée. La défaite militaire serait alors totale. On voit mal comment Poutine pourrait y survivre. L’ensemble de l’appareil dictatorial mis en place par Poutine serait menacé d’effondrement.

1. Pourquoi une défaite russe devient-elle plus probable ?

Les scénarios de défaite de la Russie paraissaient si improbables au début de la guerre que personne ne les évoquait. Ils sont devenus de plus en plus plausibles. Les frappes ukrainiennes contre les dépôts de munitions russes, loin derrière les lignes de combat, en particulier en Crimée, paralysent une partie de l’armée russe. La flotte russe de la mer Noire, devenue très vulnérable aux frappes ukrainiennes en raison des obusiers livrés par les alliés de l’Ukraine, serait neutralisée. Le ministère de la Défense ukrainien prétend que l’armée russe a perdu environ le tiers de son potentiel de combat. Même si ce genre d’information doit être accueilli avec prudence, il n’en demeure pas moins que les gains russes sont médiocres en regard des forces engagées sur le terrain. Inversement, les Ukrainiens pourraient dès l’automne reprendre plusieurs territoires au nord et au sud du pays.

2. Où en est la Russie sur la scène diplomatique ?

La Russie est de plus en plus isolée diplomatiquement. La Chine n’a pas volé à son secours, comme Moscou laissait entendre qu’elle le ferait. L’Ukraine parvient à exporter une partie de ses céréales, même si cela fait baisser les prix des exportations russes de céréales. C’est que les Russes étaient en train d’être tenus responsables des pénuries de nourriture et de l’explosion des prix alimentaires.

3. Que penser des négociations sur la centrale nucléaire de Zaporijia ?

Les négociations autour de la démilitarisation de la zone autour de la centrale nucléaire de Zaporijia suivent la même logique. Les Russes ne devraient pas stationner d’arme-ment près de la centrale. Ils sont perçus comme les premiers responsables d’un éventuel accident nucléaire grave. Ici encore, les Russes sont sur la défensive.  

4. La Russie a-t-elle reculé partout ?

Le seul domaine où Vladimir Poutine peut se vanter d’avoir fait des gains est celui de l’économie. Les sanctions économiques ont permis à la Russie de devenir plus autonome dans de nombreux domaines. Les prix extraordinaires des hydro-carbures ont largement compensé les pertes de ventes à l’Europe. Mais à plus long terme, l’économie russe risque de pâtir de son isolement croissant.

5. Quels sont les derniers espoirs de Poutine pour gagner la guerre ?

Poutine n’a pas encore tout à fait perdu la guerre parce que quelques cartes n’ont pas encore été retournées. Une victoire de Donald Trump ou d’une de ses marionnettes à la présidence pourrait changer la donne. Encore que le mystère de la relation trouble entre lui et Poutine commence peut-être à s’éclaircir. Les Européens doivent passer le cap de l’hiver et montrer qu’ils sont capa-bles de demeurer relativement unis malgré les épreuves. Enfin, la Chine ne doit pas s’engager fermement aux côtés de la Russie.

Le Journal de Montréal