🇷🇺 La Russie menace de frapper les bases abritant des F-16 destinés à l’Ukraine, y compris dans les pays de l’OTAN

🇷🇺 La Russie menace de frapper les bases abritant des F-16 destinés à l’Ukraine, y compris dans les pays de l’OTAN

C’est une nouvelle preuve que la livraison d’avions de chasse F-16 à l’Ukraine inquiète fortement l’armée russe. Le Comité de défense de la Douma, le Parlement russe, a averti que ceux-ci seraient vus comme des cibles légitimes, et ce, avant même leur livraison. Cela revient à menacer de frapper des aérodromes de l’OTAN.

Andreï Kartapolov, le chef du Comité de défense de la Douma d’État, la chambre basse du Parlement fédéral russe, a déclaré que les F-16 et leurs aérodromes deviendraient une cible légitime, s’ils participaient à des missions de combat. Et ce, même si ceux-ci se trouvent dans d’autres pays que l’Ukraine.

Des F-16 qui n’attaqueront pas depuis l’OTAN

C’est là une distorsion de la réalité: en aucun cas, des F-16 ukrainiens ne mèneront des missions de combat depuis des aérodromes situés dans d’autres pays. Mais Kiev a annoncé que certains chasseurs non déployés seront stockés sur des bases de l’OTAN, en réserve ou en réparation. Ce qui est une manière à la fois de délocaliser la maintenance, et de les protéger, justement, de possibles frappes russes.

Andreï Kartapolov avance donc que c’est là une ligne rouge que la Russie franchirait. Mais il reste très peu probable que l’armée russe cible une base aérienne d’un pays de l’OTAN. Ce serait là une déclaration de guerre, qui tomberait sous le coup de l’article 5 : si un pays de l’Alliance est victime d’une attaque armée, c’est l’ensemble des pays de l’OTAN qui se considèrerait agressé et qui ripostera. Et il faut encore qu’un tel jet de dés soit couronné de succès: les bases de l’OTAN ne sont pas sans défense. En particulier sur le flanc oriental de l’Alliance, où des batteries Patriot protègent même certains aéroports civils.

Des menaces qui trahissent la peur

En menaçant ainsi l’OTAN de s’en prendre à des armes destinées à l’Ukraine avant même leur livraison, la Russie ne fait que remettre une pièce dans la surenchère verbale. Elle avait fait de même quand la France, l’Allemagne, puis les USA ont annoncé la livraison de chars de combat. Des livraisons à l’époque considérées comme une ligne rouge, mais jamais la Russie n’a osé frapper les bases où ces chars étaient rassemblés. Les engins endommagés au combat retournent d’ailleurs parfois dans la zone OTAN pour maintenance. Il n’y a donc pas vraiment de nouveauté derrière ce système de stockage des F-16.

C’est par contre une preuve de plus que la Russie s’inquiète de ces avions occidentaux aux cocardes ukrainiennes. Déjà en septembre dernier, l’agence de presse russe TASS, contrôlée par le régime, publiait des analyses rassurantes sur les capacités des avions russes en cas de confrontation face aux appareils de l’OTAN.

Un duel aérien est-ouest

“En tant qu’adversaire de nos chasseurs modernes au combat aérien, le Mirage n’a absolument aucune chance”, assurait déjà le même Kartapolov. “Croyez-moi. Les résultats des F-16 seront approximativement les mêmes”, ajoutait-il. Des déclarations rassurantes à contre-courant des menaces de ces derniers jours.

L’aviation russe semble déjà chercher la parade à ces nouvelles menaces aériennes. Elle semble déployer de nouveaux missiles air-air qui, effectivement, pourraient peser sur les duels aériens en offrant une portée accrue. Mais le fait que le Comité de défense russe soit prêt à menacer d’une escalade qui conduirait automatiquement à la Troisième Guerre mondiale tend à relativiser cette confiance dans les avions et les armes russes.

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