🇷🇺 La Russie installe des lignes électriques en Ukraine occupée pour relier la centrale nucléaire de Zaporijia à son réseau

La Russie construit actuellement des lignes à haute tension dans le sud-est de l’Ukraine occupée, dans le but de connecter la plus grande centrale nucléaire d’Europe – Zaporijia – au réseau électrique russe, selon des images satellites analysées par Greenpeace.
L’organisation environnementale Greenpeace a révélé que près de 90 kilomètres de lignes électriques ont déjà été installés autour des villes de Marioupol et Berdiansk, sur les rives de la mer d’Azov. Au total, 300 pylônes à haute tension ont été érigés en trois mois, dont 15 pylônes et plus de 5 kilomètres de câbles seulement entre le 11 et le 22 mai.
Un réseau stratégique pour Moscou
Les images satellites montrent également que ces lignes électriques pourraient être prolongées d’environ 100 kilomètres vers l’ouest, jusqu’à Melitopol, afin d’être connectées à une station de commutation. Vers l’est, elles se rejoindraient à une station proche de Marioupol, elle-même reliée à la centrale nucléaire de Zaporijia, située à 220 kilomètres au nord-ouest.
La centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par la Russie depuis mars 2022, est hors service depuis septembre 2022. Mais selon Greenpeace, ces nouvelles infrastructures indiqueraient clairement que Moscou envisage de redémarrer la centrale et d’utiliser son énergie pour alimenter son propre réseau électrique, en particulier dans la région russe de Rostov.
La Russie, via la compagnie d’État Rosatom, a déjà annoncé vouloir relancer les réacteurs nucléaires dès que possible.
Un risque nucléaire majeur
Pour Greenpeace, ce projet représente un danger extrême. La centrale est dans un état de délabrement avancé, après plus de trois ans de guerre. Le personnel qualifié serait insuffisant, il n’existe qu’une seule ligne haute tension externe sans alimentation de secours (puisque les réseaux électriques ukrainien et russe ne sont pas synchronisés), et l’absence de circulation d’eau de refroidissement pourrait entraîner une surchauffe du réacteur, augmentant le risque de contamination radioactive.
“Rosatom ne peut garantir la sûreté nucléaire lors du redémarrage de la centrale de Zaporijia”, a averti Jan Vande Putte, expert nucléaire chez Greenpeace Ukraine. Il a exhorté le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à interpeller clairement les représentants russes sur ce danger.
Une proposition américaine rejetée par Moscou
Fait notable, le président américain Donald Trump avait proposé de prendre le contrôle de la centrale de Zaporijia dans le cadre d’un plan de paix pour la région, mais cette idée avait été rejetée par Moscou.
La situation reste donc hautement préoccupante, avec des risques de catastrophe nucléaire dans une zone déjà fragilisée par le conflit armé.