🇷🇺 La Russie a préparé une liste de cibles à frapper au Japon et en Corée du Sud, dont des centrales nucléaires
Selon des documents obtenus par le Financial Times, Moscou a préparé, dès 2013-2014, une liste de cibles à frapper au Japon et en Corée du Sud en cas de conflit de haute intensité. Sur la liste, de nombreuses cibles civiles, comme des voies de communication ou des infrastructures énergétiques, dont des centrales nucléaires.
Ce sont 29 fichiers militaires russes secrets qui auraient été révélés par des “sources occidentales” au Financial Times ; ceux-ci décrivent les plans de Moscou en cas de guerre en Extrême-Orient. Ces documents, qui semblent avoir été rassemblés entre 2013 et 2014, décrivent un véritable plan de bombardement, et portaient l’insigne de l’Académie des armes combinées de Russie, une école de formation pour officiers supérieurs.
Leaked secret files from 2013-14 seen by the FT show strike plans for 160 sites, including nuclear power stations and other civilian infrastructure. https://t.co/jPqmu1VIlh pic.twitter.com/uQQH1TP5DO
— Financial Times (@FT) December 31, 2024
160 cibles à frapper au missile
Même s’il ne s’agissait là que d’un exercice théorique, le regain de tensions entre la Russie et ses voisins orientaux – en particulier depuis que le Kremlin s’est rapproché de la Corée du Nord – fait prendre très au sérieux une telle révélation. D’autant que ces plans sont particulièrement précis: ils listent 160 cibles à frapper au Japon et en Corée du Sud afin de paralyser ces deux pays, en cas de guerre ouverte.
Parmi ces cibles, 82 sont purement militaires, comme les quartiers généraux centraux et régionaux des forces armées japonaises et sud-coréennes, des installations radar, des bases aériennes et des installations navales, détaille le quotidien britannique. Mais les autres sont civiles, comme des voies de communication ou des infrastructures énergétiques – dont des centrales nucléaires.
Cette liste de cibles devait être frappée par des missiles balistiques à charge conventionnelle de type Kh-101. Elle détaille même le nombre de missiles nécessaires pour venir à bout de certains objectifs protégés, comme les centres de commandement souterrains de l’armée sud-coréenne. Si ce document secret n’était que le compte rendu d’une réflexion, apparemment entamée dès 2008, il n’en reste pas moins la preuve que la Russie de Poutine considère une guerre possible avec l’ensemble de ses voisins.
L’Asie frappée en cas de guerre avec l’OTAN
Et que dans la vision du monde du Kremlin, si les relations avec l’OTAN devaient s’envenimer, l’Asie s’embraserait aussi. Toujours selon le Financial Times, ces documents fuités mentionnent bien que le but des frappes serait “d’empêcher le regroupement des troupes dans des zones d’intérêt opérationnel” dans le secteur Asie-Pacifique en cas de guerre avec l’Alliance atlantique.
“Les théâtres de guerre européens et asiatiques sont directement et inextricablement liés”, a commenté auprès du quotidien économique William Alberque, ancien responsable du contrôle des armements à l’OTAN. “L’Asie ne peut pas rester en dehors des conflits en Europe, pas plus que l’Europe ne peut rester inactive si une guerre éclate en Asie. Dans une situation où la Russie attaquerait l’Estonie de manière inattendue, elle devrait frapper les forces et les soutiens américains présents au Japon et en Corée également.”
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