🇷🇺 Frappe russe sur le centre-ville de Tcherniguiv: une attaque “odieuse”, dénonce l’ONU
Un missile russe a tué samedi au moins sept personnes dans le centre-ville de Tcherniguiv, dans le nord de l’Ukraine, à 100 km de la frontière avec la Russie, une attaque “odieuse”, fustige l’ONU.
Peu avant cette attaque, Vladimir Poutine avait réuni à Rostov-sur-le-Don (Sud de la Russie), non loin de la frontière, ses généraux en charge de l’opération militaire russe en Ukraine. L’armée russe a aussi affirmé avoir “éliminé” 150 soldats ukrainiens qui tentaient de traverser le fleuve Dniepr, ligne de front dans le Sud ukrainien où Kiev tente de percer les défenses russes.
Au moins 7 morts et 110 blessés
À Tcherniguiv, au moins sept personnes ont été tuées et 110 autres blessées dans la frappe russe, selon le maire par intérim de la ville, Oleksandre Lomako, qui a décrété trois jours de deuil jusqu’à lundi. “Un missile russe a frappé en plein centre-ville, dans notre Tcherniguiv”, a déploré le président ukrainien Volodomyr Zelensky sur Telegram. “Un samedi ordinaire, que la Russie a transformé en un jour de douleur et de perte”.
“Odieux”: “Il faut que ça s’arrête”
“Il est odieux d’attaquer la place principale d’une grande ville, le matin, alors que les gens se promènent, certains se rendant à l’église”, a fustigé dans un communiqué la coordinatrice humanitaire de l’ONU en Ukraine, Denise Brown. “Il faut que ça s’arrête” (suite ci-dessous).
Personne ne s’y attendait
Le bombardement a pris de court la population, dans une ville épargnée ces derniers mois par les attaques russes à grande échelle, après avoir été brièvement encerclée par les forces russes au début de l’invasion en février 2022. “Je suis encore un peu sous le choc parce que cela n’était pas arrivé depuis longtemps”, témoigne Iryna, une serveuse de 24 ans. “On pensait qu’un balcon s’était effondré”, raconte-t-elle “Mais quand nous sommes sortis, notre vitrine était brisée, il y avait de la fumée, des gens qui couraient dans tous les sens en pleurant ou en gémissant”. “Nous sommes en guerre, malheureusement, ce n’est pas fini”, déplore Viktoria, gérante d’un coffee-shop.
Spectacle de désolation
Les tôles ondulées du toit du théâtre, par où le missile a pénétré, sont tordues et déchiquetées et leurs débris jonchent le sol alentour, selon une équipe de l’AFP sur place. Contre le mur d’un restaurant voisin, une voiture projetée sur quatre mètres par le souffle de l’explosion expose son moteur tordu à l’avant, avec des airbags ensanglantés dégonflés sur ses deux sièges avant. Par terre, des flaques de sang au bas de deux portes. Toutes les vitres des fenêtres du théâtre ont explosé, comme celles des commerces près de son entrée, au coin de la place. Dans les appartements comme dans les cafés et restaurants, tous s’activent à nettoyer.
Ce bombardement s’est produit après une série de succès militaires revendiqués cette semaine par Kiev et alors que les États-Unis ont approuvé vendredi l’envoi par le Danemark et les Pays-Bas d’avions de combat F-16 à l’Ukraine.
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