🇷🇺 À Malte, Sergueï Lavrov accuse les États-Unis de “déstabilisation du continent eurasiatique”

🇷🇺 À Malte, Sergueï Lavrov accuse les États-Unis de “déstabilisation du continent eurasiatique”

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov est arrivé jeudi à un sommet de l’OSCE à Malte, où se trouve également son homologue ukrainien. Il s’agit de sa première visite dans un pays de l’Union européenne (UE) depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022. À cette occasion, il a accusé les États-Unis de “déstabilisation du continent eurasiatique”.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken assiste aussi à la réunion de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Ta’Qali, sur l’île méditerranéenne, mais il n’a pas prévu de rencontrer M. Lavrov. Le diplomate russe, sanctionné par l’UE, ne s’était pas rendu dans l’Union depuis un voyage à Stockholm en décembre 2021, toujours pour une réunion de l’OSCE, selon les médias russes.

Lavrov accuse Washington “de déstabilisation”

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé jeudi l’administration américaine de tenter de “déstabiliser le continent eurasiatique”. “L’administration Biden fait progresser l’infrastructure de l’Otan dans la région Asie-Pacifique. Les exercices militaires se multiplient (…). Il s’agit clairement d’une tentative de déstabilisation de l’ensemble du continent eurasiatique”, a déclaré M. Lavrov.

“Nouvelle guerre froide” presque “chaude”

Le chef de la diplomatie russe a également accusé l’Occident d’avoir orchestré une “nouvelle guerre froide”, jugeant que celle-ci menace désormais de devenir “chaude”, a rapporté l’agence d’État Ria Novosti. “Afin de remettre l’Otan sur le devant de la scène politique, après la débâcle afghane (le retrait militaire occidental de 2021, ndlr), il fallait un ennemi unificateur. La solution a été une réincarnation de la guerre froide, sauf que maintenant le risque est bien plus grand de passer à une phase chaude”, a-t-il dénoncé.

“Tsunami de désinformation”

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a fustigé jeudi son homologue russe, l’accusant de propager un “tsunami de désinformation” et accusant Moscou d’être responsable de l’escalade en Ukraine. “Je regrette que notre collègue, M. Lavrov, ait quitté la salle, ne me donnant pas la courtoisie de nous écouter comme nous l’avons écouté. Et bien sûr, notre collègue russe est très doué pour noyer les auditeurs sous un tsunami de désinformation”, a déclaré M. Blinken.

L’OSCE en bref

L’OSCE a été fondée en 1975 pour apaiser les tensions entre l’Est et l’Ouest pendant la guerre froide. Elle compte 57 membres, de la Turquie à la Mongolie, en passant par le Royaume-Uni et le Canada, ainsi que les États-Unis, l’Ukraine et la Russie. Elle aide ses membres à coordonner des questions telles que les droits humains et le contrôle des armements, mais Moscou accuse de plus en plus le groupe de s’éloigner de ses principes.

Kiev veut l’exclusion de la Russie

Lors du dernier sommet ministériel il y a un an en Macédoine du Nord, M. Lavrov avait accusé l’OSCE de devenir un “appendice” de l’Otan et de l’UE. L’Ukraine avait demandé que la Russie soit exclue de l’organisation et avait boycotté le sommet de Skopje en raison de la présence de M. Lavrov. Jeudi, le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga était toutefois présent à la réunion à Malte qui intervient à un moment délicat pour le pays.

Le président américain récemment élu, Donald Trump, a promis de faire pression pour un accord rapide afin de mettre fin à la guerre, laissant Kiev se démener pour se positionner avant son investiture en janvier.

Sergueï Lavrov n’est pas interdit de séjour

Un porte-parole de Malte, pays hôte du sommet, a déclaré que M. Lavrov faisait l’objet d’un gel des avoirs de la part de l’UE, mais qu’il n’était pas interdit de voyager et que le ministre russe des Affaires étrangères avait été invité afin de “maintenir certains canaux de communication ouverts”.

7sur7