🇷🇺🇺🇦 La guerre russo-ukrainienne entre-t-elle dans sa dernière phase ?

🇷🇺🇺🇦 La guerre russo-ukrainienne entre-t-elle dans sa dernière phase ?

Ce samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vouloir la fin de la guerre dans son pays en 2025. Dans la foulée, les États-Unis ont donné leur feu vert à Kiev pour frapper la Russie avec leurs missiles ATACMS à longue portée. Pendant ce temps, les troupes russes poursuivent leur avancée dans l’est de l’Ukraine et Donald Trump est sur le point de revenir à la Maison-Blanche. La guerre est-elle désormais proche de son épilogue? Éléments de réponse.

Volodymyr Zelensky change de ton. Après avoir longtemps insisté sur le retrait russe du territoire comme condition sine qua non d’une éventuelle négociation, il semble aujourd’hui lâcher du lest et affirme que son pays “fera tout ce qui est en son pouvoir” pour mettre fin à la guerre par la voie diplomatique au cours de l’année à venir. Un message à l’attention de ses citoyens, de ses alliés mais aussi de Donald Trump, estime l’expert Frans Osinga. “Non seulement Zelensky ne ferme aucune porte et s’épargne ainsi les critiques de son peuple et de ses alliés mais il envoie en même temps un message à Donald Trump: l’Ukraine ne pourra pas être tenue à l’écart des négociations”, souligne-t-il. Lors de son entretien téléphonique avec le futur président des États-Unis, Zelensky avait d’ailleurs affiché un certain optimisme: il ne percevait pas d’intentions hostiles aux ambitions ukrainiennes dans le discours du républicain.

“Trump devra faire le boulot”

À quelques semaines de la fin de son mandat, Joe Biden aurait pris une grande décision et finalement autorisé les troupes ukrainiennes à utiliser les missiles américains ATACMS à longue portée pour frapper le territoire russe, dans la région de Koursk. Un feu vert inattendu, non encore officialisé, alors que Kiev perd du terrain sur le champ de bataille. Une manière de changer la donne sur le front mais aussi de rééquilibrer les forces avant d’éventuelles négociations pour espérer être en mesure de contester les revendications de Moscou en zones occupées. L’Ukraine ne souhaite pas en tout cas pas traiter “seule” avec la Russie pour mettre fin à la guerre. Une telle position serait en effet de nature à la desservir. Jeudi dernier, la chaîne américaine Fox News a annoncé que Donald Trump devrait nommer “prochainement” un représentant spécial en vue des négociations russo-ukrainiennes. Les États-Unis semblent à ce stade l’unique puissance capable de fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine. “Trump devra donc faire le boulot”, commente Frans Osinga.

Les ressources russes s’épuisent

Si l’Ukraine subit d’importantes percées russes, l’expert, ancien commandant de l’armée de l’air, souligne qu’un cessez-le-feu sera également profitable à la Russie. L’armée perd en effet de nombreux soldats par kilomètre grappillé, ainsi que du matériel militaire et des véhicules blindés. “La Russie risque d’être confrontée à de sérieux problèmes si elle persiste à poursuivre les combats avec la même intensité et que, parallèlement, l’Occident continue à soutenir l’Ukraine. Poutine a donc probablement lancé l’offensive dans le Donbass (ndlr: est de l’Ukraine) dans le but de conquérir un maximum de territoire et d’accumuler des arguments avant de s’asseoir à la table des négociations pour tenter d’aboutir à une trêve”, ajoute Frans Osinga. En face, Zelensky doit quant à lui tenir compte de l’impopularité croissante de la guerre sur ses terres: la population penche désormais en légère faveur (55%) d’une cession d’une partie du territoire si la concession peut mettre fin au conflit, selon les chiffres officiels du KIIS, l’institut ukrainien de référence.

“Nouvelle réalité politique”

“Volodymyr Zelensky est confronté à une nouvelle réalité politique: le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Il ne s’agit pas d’une bonne nouvelle pour l’Ukraine, à première vue, en raison de sa volonté de mettre fin rapidement à la guerre, mais Donald Trump dispose néanmoins de nombreux atouts”, commente l’expert de la Russie, Hans van Koningsbrugge. Il peut en effet décider de fournir davantage d’armes à l’Ukraine et de continuer à la soutenir financièrement tout en augmentant la production pétrolière des États-Unis pour maintenir la pression sur Vladimir Poutine. “On ignore cependant jusqu’où Kiev et Moscou sont prêtes à coopérer. L’issue de la piste diplomatique reste donc imprévisible”, conclut-il.

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