🇷🇴 Roumanie : le président annonce sa démission face à la crise politique

Le président roumain Klaus Iohannis a annoncé lundi sa démission, dans un climat politique particulièrement troublé. Cette décision intervient après l’annulation controversée du premier tour de la présidentielle en décembre dernier, ainsi que le lancement d’une procédure de destitution à son encontre.
« Afin d’épargner à la Roumanie et aux citoyens une crise politique majeure, je quitterai mes fonctions mercredi », a déclaré le chef d’État lors d’une allocution solennelle à Bucarest.
Son mandat devait normalement s’achever fin 2024, mais la présidentielle anticipée a été suspendue à la suite de soupçons d’ingérence russe, un événement inédit au sein de l’Union européenne.
Une démission sous pression
Le 24 novembre dernier, le premier tour de l’élection présidentielle avait été marqué par la victoire surprise de Calin Georgescu, candidat d’extrême droite. Mais face à des accusations de manipulation électorale via TikTok, les autorités ont décidé d’annuler le scrutin, déclenchant une crise politique sans précédent.
Depuis, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue, dénonçant ce qu’ils considèrent comme un « coup d’État ». De son côté, l’opposition avait tenté à plusieurs reprises de pousser à la destitution du président.
« Dans quelques jours, le Parlement roumain doit se prononcer sur ma révocation. Cela plongerait le pays dans une crise aux répercussions nationales et internationales », a expliqué Iohannis, tout en affirmant n’avoir jamais violé la Constitution.
Une victoire pour l’extrême droite
L’annonce de cette démission a immédiatement été saluée par l’extrême droite roumaine.
« C’est votre victoire ! Maintenant, il est temps de récupérer le deuxième tour », a déclaré George Simion, leader du parti AUR, sur Facebook, en référence aux récentes manifestations en faveur de son camp.
Le principal intéressé, Calin Georgescu, ne s’était pas encore exprimé au moment de l’annonce de la démission.
Quelle suite pour la Roumanie ?
D’ici la tenue d’un nouveau scrutin en mai, c’est le président du Sénat et chef du Parti libéral, Ilie Bolojan, qui devrait assurer l’intérim.
Par ailleurs, la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les soupçons d’ingérence russe et les campagnes de désinformation menées sur les réseaux sociaux.
L’issue de cette crise reste incertaine, mais une chose est sûre : la Roumanie entre dans une période de forte instabilité politique.