🇵🇹 Au Portugal, c’est maintenant illégal pour un patron de contacter ses employés en dehors des heures de travail
Votre patron vous envoie des messages ou vous appelle après la fin de votre journée de travail? Eh bien, au Portugal, c’est maintenant illégal de contacter ses employés en dehors des heures de travail et les employeurs délinquants pourraient devoir payer une amende pouvant aller jusqu’à 9600 euros (plus de 13 500 dollars canadiens).
Que ce soit par message texte, par courriel ou par téléphone, la nouvelle loi entrée en vigueur samedi passé interdit aux employeurs portugais de contacter les travailleurs en dehors des heures normales de bureau.
Toute violation constitue une infraction «grave» et peut entraîner une amende entre 613 et 9600 euros (environ 870 à 13 500 dollars canadiens), selon le média Publico. C’est un des efforts les plus audacieux au monde pour réglementer le travail à distance que la pandémie a imposé à de nombreux employés partout dans le monde.
La loi élaborée par le gouvernement socialiste portugais stipule notamment que «l’employeur doit respecter la vie privée du travailleur», pendant ses moments de repos et son temps en famille. Elle interdit également aux employeurs de surveiller le travail à distance de leurs employés.
Les employés qui le désirent peuvent aussi refuser le travail à distance, ou, à l’inverse, le demander, si l’arrangement est compatible avec leur travail. L’employeur a aussi l’obligation de fournir l’équipement nécessaire au travail à distance, en plus de devoir rembourser toutes les dépenses supplémentaires qu’occasionne le télétravail, comme l’augmentation de la facture d’électricité, de gaz ou encore d’internet.
Dans le but d’éviter un isolement excessif, les entreprises doivent aussi veiller à ce que les personnes qui travaillent à distance se rendent sur leur lieu de travail au moins une fois tous les deux mois pour rencontrer leurs superviseurs et leurs collègues.
En 2017, une règle similaire a donné aux Français le droit d’ignorer les courriels reçus après les heures réglementaires de travail.
Attirer les «nomades numériques»
En plus de protéger les travailleurs locaux, cette nouvelle loi a été présentée pour encourager davantage d’étrangers à choisir le Portugal comme lieu de travail à distance, selon la ministre portugaise du Travail, Ana Mendes Godinho.
«Nous considérons le Portugal comme l’un des meilleurs endroits au monde pour les nomades numériques et les travailleurs à distance et nous voulons les attirer au Portugal», a-t-elle déclaré lors d’une conférence à Lisbonne, plus tôt ce mois-ci.
Le pays est devenu une destination prisée des «nomades numériques», notamment parce qu’il leur offre des visas de résidents temporaires spéciaux pour ceux qui souhaitent y travailler.
Source : Le Journal de Montréal