🇵🇸 Gaza asphyxiée : l’aide humanitaire bloquée, les secours à l’arrêt

🇵🇸 Gaza asphyxiée : l’aide humanitaire bloquée, les secours à l’arrêt

La situation humanitaire continue de se dégrader dramatiquement à Gaza. L’ONG World Central Kitchen annonce qu’elle ne peut plus distribuer de vivres, tandis que les secours palestiniens sont paralysés par le manque de carburant et d’équipements essentiels.

World Central Kitchen suspend ses distributions

Après 18 mois d’opérations humanitaires intenses, World Central Kitchen (WCK) a annoncé qu’elle ne peut plus livrer de nourriture à Gaza. En cause : le blocage imposé par Israël sur l’acheminement de l’aide humanitaire. L’ONG a fourni 130 millions de repas et 26 millions de pains depuis le début de la crise, mais n’a désormais plus les moyens de poursuivre ses activités sur place.

“Nos camions, remplis de nourriture et de fournitures, attendent en Égypte, Jordanie et Israël. Mais sans autorisation, ils ne peuvent pas bouger”, a dénoncé le fondateur de WCK, José Andrés, appelant à laisser circuler l’aide humanitaire. L’organisation continue toutefois de distribuer de l’eau potable.

Les secours palestiniens au bord de la rupture

Sur le terrain, les services de secours palestiniens sont quasiment à l’arrêt. “75 % de nos véhicules sont immobilisés par manque de diesel”, a alerté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza. Les hôpitaux manquent aussi de générateurs électriques et d’appareils à oxygène, aggravant encore la situation.

À Khan Younès, les dons de sang se poursuivent malgré la faim et la fatigue, comme en témoigne Hind Joba, responsable d’un laboratoire hospitalier : “Il n’y a rien à manger ni à boire, mais les gens continuent de venir donner leur sang. Chaque goutte peut sauver une vie.”

Une aide humanitaire bloquée depuis deux mois

Depuis le 2 mars, Israël bloque l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave. L’État hébreu accuse le Hamas de détourner cette aide, accusation que le mouvement islamiste rejette. Le Hamas, de son côté, accuse Israël de faire de la faim une arme de guerre.

Des voix s’élèvent au niveau international : à la Cour internationale de justice (CIJ), la Belgique et d’autres pays ont appelé à la levée du blocus. Fin avril, le Programme alimentaire mondial a annoncé l’épuisement total de ses stocks à Gaza, tandis que l’UNRWA a indiqué ne plus avoir de farine.

Il y a un an, sept employés de World Central Kitchen ont été tués dans une frappe israélienne, alors qu’ils quittaient un dépôt humanitaire dans la bande de Gaza.

Israël nie l’existence d’une crise humanitaire

Malgré les multiples alertes de l’ONU et des ONG, Israël continue de nier l’existence d’une crise humanitaire à Gaza, affirmant que les restrictions visent à faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre 2023.

Plus de 30 experts de l’ONU ont dénoncé mercredi un “génocide en cours” dans le territoire palestinien et appelé la communauté internationale à agir. “Ce que nous voyons, c’est seulement plus de destruction, plus de haine, plus de déshumanisation”, a conclu Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies.