🇵🇸 Fusillade à Gaza : la Défense civile palestinienne accuse Israël d’“exécutions sommaires”

🇵🇸 Fusillade à Gaza : la Défense civile palestinienne accuse Israël d’“exécutions sommaires”

L’armée israélienne mise en cause après la mort de 15 secouristes à Rafah, en mars dernier.

La Défense civile palestinienne a formellement accusé lundi l’armée israélienne d’avoir procédé à des “exécutions sommaires” à Gaza, lors d’une fusillade survenue le 23 mars dernier dans la ville de Rafah, au sud de l’enclave palestinienne. Quinze secouristes, dont des membres du Croissant-Rouge palestinien et de l’agence onusienne UNRWA, avaient alors été tués.

Une vidéo remettant en cause la version israélienne

Mohammed Al-Moughair, un responsable de la Défense civile à Gaza, affirme que les images filmées par un ambulancier sur les lieux du drame invalident les conclusions publiées dimanche par l’armée israélienne. “La vidéo prouve que le narratif de l’occupation israélienne est faux et démontre qu’elle a procédé à des exécutions sommaires”, a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant qu’Israël cherchait à “contourner” ses obligations en matière de droit international humanitaire.

Enquête interne controversée

Selon l’armée israélienne, des membres du Hamas — mouvement islamiste palestinien classé comme organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et d’autres pays — se seraient trouvés à bord des ambulances visées. Une enquête militaire interne reconnaît cependant des “fautes professionnelles” et une “désobéissance aux ordres”, tout en excluant que les tirs aient été effectués “à l’aveugle”. Un officier a été limogé, mais l’enquête n’a trouvé, selon l’armée, “aucune preuve d’exécutions”.

Le Croissant-Rouge palestinien a rejeté ce rapport, le qualifiant de “mensonger et manipulateur”. “Ce rapport justifie des meurtres et tente d’en faire porter la responsabilité à un commandement isolé, alors que la réalité est bien plus grave”, a dénoncé sa porte-parole Nebal Farsakh.

Indignation internationale

Les corps des secouristes avaient été retrouvés plusieurs jours plus tard, enterrés dans une fosse commune. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) avait alors parlé d’une “possible violation grave du droit international”.

Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, avait évoqué un potentiel “crime de guerre”, appelant à une enquête indépendante et transparente.

Alors que les accusations se multiplient, les appels à une enquête internationale indépendante se font de plus en plus pressants.