🇵🇸 En Palestine, le président Abbas prépare son départ, et écarte le Hamas de l’intérim
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a pris mercredi un décret fixant les modalités de l’intérim devant s’ouvrir le jour où son poste deviendra “vacant”, et qui écarte de facto le Hamas des affaires pendant cette période transitoire.
En l’état actuel de la législation palestinienne, c’est le président du Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) qui prend les rênes de l’Autorité palestinienne en cas de vacance du pouvoir.
Au pouvoir sans élection depuis 2009
Mais le CLP, où le Hamas avait la majorité n’existe plus depuis que M. Abbas l’a officiellement dissous en 2018 après plus d’une décennie de tensions entre son parti, le Fatah, et le Hamas, qui avait chassé l’Autorité palestinienne du pouvoir à Gaza en 2007.
Âgé de 89 ans, M. Abbas, qui conserve le pouvoir sans jamais s’être soumis à une élection au suffrage universel depuis l’expiration de son mandat à la tête de l’Autorité palestinienne en décembre 2009, a jusqu’ici résisté à toutes les pressions l’enjoignant de désigner un dauphin ou de nommer un vice-président.
Le décret publié mercredi stipule que “si le poste de président de l’Autorité nationale [palestinienne] devient vacant en l’absence du Conseil législatif, le président du Conseil national palestinien [CNP] assume temporairement” la charge.
Le CNP est le Parlement de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), où siègent plus de 700 membres venus des Territoires palestiniens et de l’étranger.
Le Hamas, qui n’appartient pas à l’OLP, n’y est pas présenté. Les députés du CNP ne sont pas élus, mais nommés, et le chef de ce conseil, Rawhi Fattouh, est un proche de M. Abbas, membre comme lui du Fatah, et plutôt inconnu du public.
Enfin des élections présidentielles?
Le décret de M. Abbas prévoit la tenue d’une élection présidentielle dans un délai maximum de 90 jours. Ce délai peut être prolongé une fois seulement en cas de “force majeure”, selon le texte.
Dans son préambule, le décret fait référence à la phase actuelle “délicate de l’histoire de la patrie et de la cause palestiniennes” sur fond de guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, et de divisions fratricides persistantes entre le Hamas et Fatah.
Sa publication intervient le jour même de l’entrée en vigueur d’une trêve entre Israël et le Hezbollah au Liban après plus d’un an de guerre.
L’Autorité palestinienne apparaît affaiblie comme jamais, incapable de payer ses fonctionnaires, et menacée par les projets d’annexion de tout ou partie de la Cisjordanie occupée, de moins en moins cachés de la part du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël.
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