🇵🇰 Des dizaines de morts dans un attentat suicide dans une mosquée de Peshawar au Pakistan
Un attentat suicide dans une mosquée chiite de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, lors de la prière du vendredi, a fait au moins 56 morts et près de 200 blessés.
L’explosion est survenue quelques minutes avant le début de la prière ce vendredi 4 mars. La mosquée, fréquentée par des chiites, est située dans une rue étroite dans le quartier de Kocha Risaldar, près de l’historique bazar Qissa Khwani.
« J’étais juste en dehors de la mosquée, quand j’ai vu un homme tirer sur deux policiers avant d’entrer dans la mosquée. Quelques secondes plus tard, j’ai entendu un grand bang », a raconté à l’AFP un témoin, Zahid Khan. D’autres témoignages vont dans le même sens.
Muhammad Ali Saif, porte-parole du gouvernement de la province du Khyber Pakhtunkhwa, dont Peshawar est la capitale, a confirmé la mort de nombreux morts et blessés. « Il s’agissait d’une attaque suicide », a-t-il également indiqué. Le bilan pourrait encore grimper.
Les talibans pakistanais revigorés
Située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Afghanistan, la ville avait été ravagée par des attentats quasi quotidiens pendant la première moitié des années 2010, mais la sécurité s’y était grandement améliorée ces dernières années. La dernière attaque d’une telle ampleur y avait eu lieu en novembre 2018, quand au moins 31 personnes avaient été tuées dans une attaque suicide sur un marché de la ville.
Mais depuis quelques semaines, le pays est confronté au retour en force du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, galvanisés par l’arrivée au pouvoir des talibans en août en Afghanistan. Ce mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage avec lui des racines communes, a revendiqué plusieurs attaques depuis le début de l’année, dont une contre un poste de contrôle de la police à Islamabad, au cours de laquelle un policier a été tué et deux blessés.
Les chiites au Pakistan ont aussi par le passé été visés par le groupe État islamique. Sa branche régionale, l’État islamique-Khorasan (EI-K), a revendiqué de nombreuses attaques dans le pays ces dernières années, comme l’assassinat au début 2021 de dix mineurs hazaras, ethnie de confession chiite, dans la province du Baloutchistan.
RFI (avec AFP)