🇳🇱 Un ex-conseiller de Poutine révèle accidentellement le nombre de pertes russes en Ukraine

Dans un moment d’inattention, un ancien proche de Vladimir Poutine a laissé entendre que les pertes russes dans la guerre en Ukraine s’élèveraient à plusieurs centaines de milliers de morts, bien au-delà des chiffres officiellement admis par Moscou.

Le silence entretenu par le Kremlin sur les pertes militaires russes en Ukraine vient d’être fissuré. Sergueï Markov, ex-conseiller du président Vladimir Poutine et figure influente dans les cercles du pouvoir moscovite, a accidentellement dévoilé un chiffre troublant lors d’une interview avec la chaîne saoudienne Al Arabiya. Répondant à une question sur la volonté de paix du Kremlin, il a déclaré que “cette guerre a déjà coûté à la Russie plusieurs centaines de milliers de vies”.

Un aveu lourd de conséquences

Ce lapsus, bien que non confirmé officiellement, pourrait constituer la première reconnaissance publique de l’ampleur réelle des pertes humaines russes, bien supérieure aux rares chiffres publiés jusqu’à présent par les autorités. Depuis septembre 2022, Moscou n’a plus actualisé son bilan officiel, alors fixé à 5.937 morts, chiffre largement contesté par les observateurs et les services de renseignement étrangers.

La déclaration de Markov s’inscrit dans une série de révélations involontaires. En décembre dernier, Anna Tsivilyova, vice-ministre de la Défense et apparentée à Vladimir Poutine, avait mentionné devant la Douma que 48.000 soldats étaient portés disparus – sans préciser combien parmi eux étaient morts ou retenus prisonniers.

Un chiffre supérieur aux estimations occidentales

Si l’on s’en tient aux propos de Markov, les pertes russes s’élèveraient à plusieurs centaines de milliers de morts, soit un chiffre potentiellement supérieur aux estimations ukrainiennes et occidentales. Le ministère ukrainien de la Défense estimait récemment que la Russie avait perdu environ 198.000 soldats tués. Le total des pertes (morts et blessés) russes est évalué à près de 978.000 hommes.

Des données corroborées par des sources britanniques et américaines, bien que souvent difficiles à vérifier de manière indépendante, notamment en raison du contrôle strict exercé par la Russie sur la diffusion d’informations sensibles liées à la guerre.

Une communication verrouillée par le Kremlin

Depuis le début de l’invasion en février 2022, la Russie maintient un silence stratégique sur les pertes subies, préférant insister sur les avancées militaires et la « résilience » des troupes. Les médias d’État russes n’abordent les pertes qu’en des termes généraux, tandis que les rares critiques internes sont sévèrement réprimées.

Cependant, l’aveu de Sergueï Markov pourrait relancer le débat sur le coût humain de la guerre en Russie. Ce type de révélation, même involontaire, alimente les doutes sur la viabilité à long terme du conflit pour Moscou, tant sur le plan humain que politique.

Vers un tournant dans la guerre de l’information ?

Alors que le Kremlin continue de mobiliser de nouveaux contingents, cette fuite verbale met en lumière les limites de la propagande officielle face à la réalité du front. Si de telles informations venaient à se confirmer ou à se multiplier, elles pourraient contribuer à fragiliser davantage le soutien intérieur à la guerre, déjà entamé par des scandales de corruption et les difficultés logistiques de l’armée russe.

Pour Kiev, ces aveux renforcent la conviction que le coût du conflit devient de plus en plus insoutenable pour la Russie – et que l’issue pourrait dépendre moins de la force des armes que de l’épuisement du camp adverse.