🇳🇱 Poutine propose une zone tampon en Ukraine : Kiev dénonce une manœuvre cynique

La proposition du président russe Vladimir Poutine de créer une zone tampon à l’intérieur du territoire ukrainien a suscité une vive réaction des autorités de Kiev, qui y voient une nouvelle tentative de justifier l’agression militaire russe et de saboter les efforts de paix.
Une proposition perçue comme provocatrice
Lors d’une visite dans la région frontalière de Koursk, Vladimir Poutine a annoncé que l’armée russe préparait l’instauration d’une zone tampon sur le sol ukrainien, sans en préciser les dimensions exactes ni les contours géographiques. Selon le président russe, cette mesure viserait à empêcher les incursions ukrainiennes dans les territoires russes frontaliers.
Mais pour Kiev, cette annonce confirme surtout l’absence de volonté réelle du Kremlin d’engager des négociations de paix. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a déclaré sur X :
« Les déclarations de Poutine interviennent alors que des efforts diplomatiques sont déployés pour obtenir un cessez-le-feu total et durable. Il reste la principale source de l’effusion de sang actuelle. »
Sybiga appelle la communauté internationale à accroître la pression sur Moscou, accusant le président russe de saboter les tentatives de dialogue en multipliant les actes de provocation.
Des accusations mutuelles sur la situation à la frontière
Le président Volodymyr Zelensky, de son côté, accuse Poutine de mentir sur la situation militaire dans les régions frontalières de Koursk et de Belgorod. Il affirme que des forces ukrainiennes sont encore actives dans ces zones, contredisant la version du Kremlin selon laquelle la sécurité y serait déjà rétablie.
Zelensky rappelle également qu’il avait lui-même plaidé par le passé pour la création d’une zone tampon, mais du côté russe, dans le but de protéger le territoire ukrainien contre les tirs d’artillerie et les raids transfrontaliers. Selon lui, la proposition actuelle de Moscou n’est qu’un prétexte pour grignoter davantage de territoire et légaliser l’occupation militaire.
Intensification des combats transfrontaliers
La proposition russe intervient dans un contexte de fortes tensions le long de la frontière. Dans la nuit de jeudi à vendredi, au moins 24 personnes auraient été blessées dans les régions russes de Koursk et Lipetsk, selon les autorités locales, à la suite de frappes de drones et de roquettes imputées à l’armée ukrainienne. Ces informations n’ont cependant pas pu être confirmées de manière indépendante.
Ces frappes surviennent après une série d’attaques russes sur Kharkiv et d’autres villes ukrainiennes, alimentant une spirale de représailles croisées de part et d’autre de la frontière.
Une proposition sans crédibilité diplomatique
Pour de nombreux observateurs, la proposition de Vladimir Poutine n’a aucune légitimité juridique ni crédibilité diplomatique. Elle est perçue comme une tentative de consolider les gains militaires russes sous couvert de défense territoriale. Plusieurs chancelleries occidentales, dont Berlin et Paris, ont déjà fait savoir qu’une telle zone tampon ne pouvait être acceptée sans l’accord de Kiev.
En résumé, la proposition russe d’une zone tampon sur le sol ukrainien est fermement rejetée par Kiev, qui y voit une manœuvre de plus pour prolonger la guerre et justifier l’occupation militaire. L’Ukraine continue de revendiquer l’intégrité de son territoire et appelle à une pression internationale accrue pour faire cesser les hostilités.