🇲🇽 L’administrateur d’une page Facebook d’informations assassiné au Mexique

🇲🇽 L’administrateur d’une page Facebook d’informations assassiné au Mexique

José Carlos Gonzalez Herrera, figure d’un journalisme citoyen en ligne à Acapulco, a été abattu dans une région gangrenée par les violences du narcotrafic. Ce nouvel assassinat souligne les risques extrêmes encourus par les communicants au Mexique.

Un assassinat en plein jour

L’horreur a frappé jeudi à Acapulco, ville balnéaire de l’État de Guerrero, dans le sud du Mexique. José Carlos Gonzalez Herrera, administrateur de la page Facebook “El Guerrero Opinión Ciudadana”, a été tué par balles en pleine rue, selon un communiqué de la police locale.

La victime, connue sous le pseudonyme de “Fénix” sur les réseaux sociaux, alimentait cette page suivie par 142.000 abonnés, mêlant informations locales, satire politique et dénonciations citoyennes. Son assassinat a provoqué une vive émotion dans la communauté locale et parmi les internautes.

Une cible déjà menacée

Ce n’était pas la première fois que José Carlos Gonzalez Herrera était visé. En juin 2023, il avait survécu à une première attaque par balles, dans des circonstances similaires. Malgré cette tentative d’assassinat, il avait continué ses activités en ligne, devenant une voix critique dans une région sous haute tension.

Acapulco est en effet le théâtre d’affrontements constants entre groupes criminels, qui se disputent le contrôle du trafic de drogue sur la côte Pacifique. Dans ce contexte, les journalistes, blogueurs ou simples administrateurs de pages citoyennes sont régulièrement la cible de représailles.

Le Mexique, un pays dangereux pour les communicants

Avec plus de 150 journalistes tués depuis 1994, le Mexique est considéré comme l’un des pays les plus meurtriers au monde pour la presse, selon Reporters sans frontières (RSF). La plupart des victimes opèrent dans des zones rurales ou marginalisées, et publient souvent sur les réseaux sociaux, à titre bénévole ou semi-professionnel.

L’absence de protection, le manque de reconnaissance de leur statut, et l’impunité quasi-totale des crimes commis contre eux aggravent encore les risques. Le cas de José Carlos Gonzalez Herrera rappelle que le journalisme citoyen est devenu un acte de courage, voire de survie, dans plusieurs régions du pays.

Appel à la justice

Des voix s’élèvent pour réclamer une enquête transparente sur ce meurtre, et une protection renforcée pour les communicants indépendants. Jusqu’à présent, aucune arrestation n’a été annoncée dans cette affaire.

Alors que la violence continue de museler les voix critiques, le Mexique peine à garantir la liberté d’expression à ses citoyens, qu’ils soient journalistes de métier ou simples relais de l’information sur les réseaux sociaux.