🇲🇲 Birmanie: le procureur de la CPI requiert un mandat d’arrêt contre le chef de la junte au pouvoir
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a requis un mandat d’arrêt contre le chef de la junte en Birmanie, Min Aung Hlaing. Des crimes contre l’humanité qui auraient été commis il y a déjà 7 ans contre les Rohingyas, cette communauté musulmane persécutée, dont beaucoup a dû fuir au Bangladesh. Les demandes de mandats sont désormais sur le bureau des juges qui devront décider de les valider ou non.
Le procureur demande un mandat d’arrêt pour déportation et persécution. Des crimes contre l’humanité qui auraient été commis par les services de l’armée et de la police, sous les ordres du général Min Aung Hlaing. Les crimes visés par le procureur auraient été commis en 2017. À l’époque, la Tamadaw, les forces armées de Birmanie, avaient réprimé les Rohingyas, faisant 10 000 morts et forçant 700 000 personnes à fuir vers le Bangladesh.
Au Bangladesh, Karim Khan s’est rendu cette semaine dans les camps de réfugiés rohingyas à Cox Bazar. Il a indiqué que l’enquête se poursuit. « D’autres [mandats d’arrêt] suivront » a-t-il dit dans une vidéo en ligne. Au cours des dernières années, les enquêteurs ont récolté de nombreuses preuves, dont les confessions d’insiders, des témoins repentis, ou qui connaissent le pouvoir de l’intérieur.
Infimes chances d’arrestation
Les chances d’arrestation sont infimes. Le général birman voyage peu. Et quand il prend un avion, c’est pour se rendre en Chine ou en Russie. Pour compliquer les choses, la Birmanie n’a pas ratifié le traité de la Cour pénale internationale (CPI) et plusieurs États pourraient donc considérer qu’ils n’ont pas l’obligation de l’arrêter.
La Birmanie n’a « jamais reconnu » l’autorité de la Cour pénale internationale (CPI), a souligné ce mercredi la junte birmane. « Comme la Birmanie n’est pas un État membre de la CPI, les déclarations de la CPI n’ont jamais été reconnues », a affirmé son service d’information.
RFI