🇰🇷 L’ex-président sud-coréen Yoon inculpé pour “abus de pouvoir” après sa tentative de coup de force

Déjà destitué en avril, l’ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol est désormais inculpé pour “abus de pouvoir”, en plus de “rébellion”. Il est poursuivi pour sa tentative d’imposer la loi martiale en décembre dernier.
Une inculpation de plus pour l’ancien chef de l’État
Le parquet sud-coréen a annoncé jeudi l’inculpation de l’ex-président Yoon Suk Yeol pour “abus de pouvoir”, dans le cadre de l’enquête sur sa tentative de mettre en place la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre 2024. Il avait alors mobilisé l’armée pour bloquer le Parlement, dominé par l’opposition, dans une tentative avortée de coup de force.
Malgré cette nouvelle inculpation, le parquet n’a pas requis de détention provisoire. Yoon reste libre depuis le 8 mars, date à laquelle un vice de procédure avait conduit à l’annulation de sa mise en détention préventive.
Une affaire aux ramifications multiples
L’ancien chef de l’État, destitué le 4 avril par la Cour constitutionnelle, doit également répondre à d’autres accusations. Mercredi, le parquet a perquisitionné son domicile à Séoul dans le cadre d’une affaire distincte impliquant un chaman, Jeon Seong-bae. Ce dernier est suspecté d’avoir servi d’intermédiaire pour transmettre à l’ex-première dame, Kim Keon-hee, des cadeaux de luxe : collier en diamant, sac de marque et ginseng, un produit très prisé en Corée du Sud.
D’autres perquisitions ont eu lieu mi-avril dans l’ancien bureau présidentiel, au siège du service de sécurité de l’ex-président ainsi qu’au domicile de son chef, dans le cadre d’une enquête sur une “obstruction présumée à l’exécution d’un mandat d’arrêt”.
Un précédent historique qui pèse lourd
Si Yoon Suk Yeol est reconnu coupable, il deviendra le troisième ancien président sud-coréen condamné pour des faits liés à un coup de force. Avant lui, Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo avaient été jugés coupables d’insurrection en 1996, pour leur rôle dans le putsch militaire de 1979.
Une présidentielle anticipée dans un climat tendu
La Corée du Sud organisera une élection présidentielle anticipée le 3 juin prochain. Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, a d’ores et déjà désigné son candidat. Ce scrutin crucial se tiendra dans un climat politique lourd, marqué par les accusations pesant sur l’ancien président et les remous institutionnels qui ont suivi sa tentative de coup de force.