🇮🇹 Toujours hospitalisé, le pape François préparerait sa succession, dans la crainte des ingérences étrangères

🇮🇹 Toujours hospitalisé, le pape François préparerait sa succession, dans la crainte des ingérences étrangères

François, élu pape en 2013, a toujours été fragile des poumons. On lui a retiré une partie de l’un d’entre eux suite à une pneumonie dans sa jeunesse, et il est depuis toujours resté fragile de l’appareil respiratoire. À tel point que l’inquiétude grandit, alors que le pontife de 88 ans est hospitalisé depuis vendredi à l’hôpital Gemelli de Rome suite à une bronchite sévère. Et lui, il semble inquiet de sa succession, selon certaines sources au Vatican.

Le bureau de presse du Saint-Siège a déclaré ce lundi que la maladie avait évolué vers une “infection polymicrobienne” avec un “tableau clinique complexe”. De quoi susciter des inquiétudes, vu le grand âge du pape François.

Un pape résigné

Or, selon Politico, ce dernier serait même plutôt fataliste: selon deux sources bien informées, il souffrirait de douleurs intenses et aurait exprimé en privé sa certitude qu’il ne s’en sortirait pas, relève le média européen. Le pape aurait même initialement résisté à son hospitalisation, jusqu’à ce qu’on lui dise qu’en dehors d’un hôpital, ses chances étaient minces, selon une de ces sources.

Ce qui aurait suffi à mettre en branle la machine de sélection d’un nouveau pape, toujours selon Politico. Le pape lui-même a prolongé peu avant son hospitalisation le mandat du cardinal italien Giovanni Battista Re en tant que doyen du Collège des cardinaux. C’est donc ce dernier qui supervisera le conclave destiné à élire un nouveau pape, si l’actuel pontife venait à mourir.

Ils ont déjà influencé la politique européenne, alors ils n’auraient aucun mal à influencer le conclave

Or, le pontificat de François est considéré comme une période “progressiste”, pour l’institution, avec des prises de position en faveur des femmes et des personnes LGBT+. Le pape avait aussi défendu une relative transparence sur les affaires d’abus au sein de l’Église, comme récemment durant les révélations sur les crimes de l’abbé Pierre. Si certaines de ces prises de position ont fait polémique, comme la démarche de béatification du roi Baudouin en Belgique – un farouche opposant à l’avortement – il n’empêche qu’après Benoit XVI, François était vu comme un pape réformiste.

Un pape politique qui dérangeait

Il a également assumé des positions géopolitiques très explicites, pour un souverain pontife. Il a ainsi dernièrement pris position les mesures d’expulsion prises par Donald Trump à son retour à la Maison Blanche.

Le 11 février dernier il avait même provoqué un début de crise diplomatique entre l’Église catholique romaine et Washington. Alors que le vice-président américain JD Vance, lui-même catholique, avait évoqué le concept théologique d’Ordo Amoris pour défendre une charité qui s’adressait en priorité aux siens, par la famille ou la nationalité, le pape lui avait répondu explicitement dans une lettre aux évèques américains. Il défendait, lui, que “l’amour chrétien n’est pas une expansion concentrique d’intérêts qui s’étendent peu à peu à d’autres personnes et groupes.” L’attaque était limpide, et n’a pas été appréciée par la Maison Blanche.

Dans ce contexte, François veut vraisemblablement peser, tant qu’il est temps, sur le conclave qui aura lieu à sa mort, en garantissant qu’il soit dirigé par un de ses proches. Le cardinal Re, âgé lui-même de 91 ans, n’a aucune prétention à la tiare de Saint-Pierre. Mais même s’il est réputé conservateur, il pourrait “défendre” le testament de François. Car en coulisses, les négociations pour favoriser tel ou tel autre candidat pourraient bien avoir déjà commencé.

Ingérences étrangères?

Et pas seulement dans les couloirs du Vatican, car à Rome, on craint les ingérences étrangères. En particulier avec un résident de la Maison Blanche à couteaux tirés avec le pape, confie une source vaticane, toujours auprès de Politico: “Ils ont déjà influencé la politique européenne, alors ils n’auraient aucun mal à influencer le conclave. Ils pourraient chercher quelqu’un de moins conflictuel.”

7sur7