🇮🇷 Le président iranien tué dans un accident d’hélicoptère: son corps récupéré par les secours, Mohammad Mokhber désigné comme président par intérim
Les médias iraniens ont annoncé lundi matin la mort du président Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans l’accident la veille de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l’Iran. Les corps des victimes de l’accident d’hélicoptère, dont celui du président, ont été récupérés ce lundi matin par les secours. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a désigné le vice-président Mohammad Mokhber comme président par intérim du pays.
Les secours iraniens ont récupéré lundi matin les dépouilles du président iranien Ebrahim Raïssi et des huit autres passagers de l’hélicoptère qui s’est écrasé la veille dans le nord-ouest du pays, a annoncé le Croissant Rouge. “Nous sommes en train de transférer les corps des martyrs à Tabriz”, la grande ville du nord-ouest, a déclaré à la télévision d’Etat le chef du Croissant Rouge, Pirhossein Koulivand, en annonçant la fin des opérations de recherche.
Le gouvernement iranien a assuré lundi dans un communiqué que le décès du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère n’allait pas entraîner “la moindre perturbation dans l’administration” du pays. “Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (…) a sacrifié sa vie pour la nation”, a réagi le gouvernement. “Nous assurons à la nation loyale que, avec l’aide de Dieu et le soutien du peuple, il n’y aura pas la moindre perturbation dans l’administration du pays”, a-t-il ajouté.
Cette annonce ouvre une période d’incertitude politique en Iran, un acteur majeur au Moyen-Orient, région secouée par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. “Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême”, a indiqué l’agence officielle Irna, en saluant “le martyre” des victimes. Elle a précisé que le gouvernement publierait “une déclaration” en milieu de matinée.
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Plusieurs victimes
La perspective de découvrir vivants le président de 63 ans, élu en 2021, et les huit autres passagers, avait progressivement diminué durant la nuit. Parmi eux figuraient le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, ainsi que le chef de la sécurité du président et trois membres d’équipage.
L’hélicoptère a disparu dimanche en début d’après-midi alors qu’il survolait une région escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard. L’épave a été découverte à l’aube et les secours ont rapidement indiqué qu’il n’y avait “aucun signe montrant que les passagers de l’hélicoptère” étaient en vie, selon la télévision d’État.
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Ultraconservateur
L’avancée des recherches a été suivie avec attention à l’international, notamment aux États-Unis, en Russie, en Chine et dans les pays voisins. “Nous suivons de près les informations”, a indiqué dimanche un porte-parole de la diplomatie à Washington, tandis que Pékin s’est dit “très inquiet” après la disparition de l’hélicoptère.M. Raïssi, qui avait le titre d’ayatollah, présidait la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d’un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l’absence de concurrents de poids.Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d’un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l’avait battu à la présidentielle de 2017. Il était soutenu par la principale autorité de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé dimanche soir les Iraniens à “prier” et “espérer que Dieu ramènera le président et ses compagnons dans les bras de la Nation”.
Remplacé par le vice-président
La Constitution prévoit que, en cas de décès, le président est remplacé par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, en attendant la tenue d’une élection présidentielle dans les 50 jours. Ce processus doit avoir “l’approbation du Guide suprême”, précise l’article, alors que l’ayatollah Ali Khamenei est la plus haute autorité du pays et son chef d’État.Le futur président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, a été nommé par Ebrahim Raïssi comme premier vice-président en août 2021, après la présidentielle. Il est né à Dezfoul dans la province du Khouzestan (sud-ouest), où il a occupé plusieurs postes officiels. Il a été aussi dirigeant d’entreprises et a présidé depuis 2007 la Fondation de l’ordre de l’Imam (Setad). Cette fondation a été établie à la fin des années 1980 afin de gérer les propriétés confisquées à la suite de la Révolution islamique de 1979. Elle est devenue au fil des années un important conglomérat économique d’État avec des parts dans les différents secteurs, y compris la santé.Depuis la révolution de 1979, le président est nommé pour quatre ans, renouvelable une fois consécutivement. Secondé par plusieurs vice-présidents, il est chargé de nommer et de diriger le Conseil des ministres, car le poste de Premier ministre n’existe pas en Iran.(la suite ci-dessous)
Ali Bagheri, nommé à la tête de la diplomatie iranienne
Le négociateur en chef iranien du dossier du nucléaire, Ali Bagheri, a été nommé lundi à la tête de la diplomatie de l’Iran à titre provisoire après le décès du ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdolahian, dans un accident d’hélicoptère.
M. Bagheri a été désigné “responsable du comité des relations extérieures du gouvernement”, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Ali Bahadori Jahromi, alors que les tensions sont fortes entre l’Iran et Israël dans le contexte de la guerre à Gaza.
Considéré comme un proche du guide suprême Ali Khamenei, M. Baghéri, 56 ans, avait été nommé en septembre 2021 vice-ministre des Affaires étrangères et négociateur en chef chargé du dossier nucléaire.
Après la conclusion de l’accord en 2015, M. Bagheri avait reproché à plusieurs reprises à l’ancien gouvernement modéré du président Hasan Rouhani d’avoir accepté des restrictions sur le programme nucléaire du pays et d’avoir permis aux “étrangers” d’accéder aux sites iraniens.
Toutefois, en septembre 2023, il a défendu les négociations avec l’Occident et critiqué “ceux qui, sous couvert de défense des valeurs, tentent de donner à la négociation un aspect anti-valeurs”. Ces individus “veulent en réalité priver la République islamique d’un outil clé et important pour garantir les intérêts nationaux”, avait déclaré M. Bagheri, cité par des médias locaux.
Les négociations sont au point mort depuis le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018, à l’initiative du président d’alors, Donald Trump.
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