🇮🇱 Les négociations au Qatar prévoient la libération de 33 otages, un ministre israélien menace de démissionner en cas d’accord

🇮🇱 Les négociations au Qatar prévoient la libération de 33 otages, un ministre israélien menace de démissionner en cas d’accord

La première phase d’un accord de trêve dans la bande de Gaza verrait la libération de 33 otages israéliens, selon des sources proches des négociations et des médias israéliens. Le Qatar, pays médiateur, a affirmé mardi que les principaux obstacles à un accord avaient été réglés lors des dernières discussions à Doha.

Des questions majeures “ont été résolues au cours des pourparlers de ces deux dernières semaines, et nous avons atteint un point où les principaux problèmes qui empêchaient la conclusion d’un accord ont été réglés”, a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, lors d’une conférence de presse.

Les négociations indirectes menées par les pays médiateurs, Qatar, États-Unis et Égypte, se sont intensifiées ces derniers jours et “un dernier cycle” de discussions doit commencer mardi, selon une source proche des pourparlers. Deux sources proches des négociations ont indiqué que cette première phase prévoyait la libération de 33 otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Deux sources palestiniennes proches des négociations ont déclaré mardi qu’environ 1.000 prisonniers palestiniens seraient ainsi libérés, “dont plusieurs condamnés à de lourdes peines”, a déclaré l’une des deux sources. Ces déclarations font écho aux informations données à des journalistes par un responsable du gouvernement israélien sous couvert d’anonymat, selon lesquelles “plusieurs centaines de terroristes seraient libérés” au cours de la première phase de la trêve dans le territoire palestinien.

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Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien. © Getty Images

Le quotidien Times of Israel, citant des responsables israéliens, affirme aussi que “la première phase de l’accord comprendrait 33 cas humanitaires”. Selon l’une des deux sources proches des négociations, “la première phase de l’accord prévoit la libération de 33 otages israéliens par groupes, en commençant par les enfants et les femmes”.

“Si la première phase est mise en œuvre, alors au 16ᵉ jour suivant la mise en place de l’accord, des négociations commenceront sur une deuxième phase en vue de la libération les derniers otages, soit les soldats, les hommes en âge d’être mobilisés et les corps des otages morts”, a ajouté le journal.

94 otages à Gaza

Lors de l’attaque sanglante menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien, 251 personnes ont été prises en otages. Parmi elles, 94 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts, selon l’armée israélienne. La semaine dernière, le Hamas avait annoncé avoir accepté de libérer 34 otages lors de la première phase de l’accord.

Selon certains médias, Israël sera autorisé à maintenir une “zone tampon” dans la bande de Gaza durant la première phase. L’armée “ne devrait pas se retirer de Gaza tant que tous les otages n’auront pas été rendus, mais elle permettra aux habitants de se déplacer entre le sud et le nord de Gaza”, selon le journal Haaretz.

Lundi, le président américain, Joe Biden, a affirmé qu’un cessez-le-feu associé à une libération des otages était “sur le point d’être conclu”. Il a précisé que cet accord était basé sur un plan de cessez-le-feu en trois étapes qu’il avait lui-même présenté fin mai 2024.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fermement rejeté tout retrait total de l’armée et s’est opposé à une gouvernance palestinienne sur le territoire.

Un ministre menace de démissionner

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a menacé de démissionner en cas d’accord avec le Hamas sur les otages.

Dans un message posté sur X, M. Ben-Gvir a appelé le ministre des Finances de droite, Bezalel Smotrich, à se joindre à lui pour s’opposer à “l’horrible accord qui se prépare”. Il se montre critique envers les projets de retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza et de libération de prisonniers palestiniens détenus par Israël en échange de la libération de 33 otages, qualifiant un tel accord de “capitulation”. Il a en revanche appelé à un arrêt complet de l’aide humanitaire à la bande de Gaza, y compris le carburant, l’électricité et l’eau, dans le but de “soumettre totalement” le Hamas.

M. Ben-Gvir a toutefois ajouté qu’en cas de démission, il ne chercherait pas à renverser le gouvernement. Par le passé, Israël a déjà eu des gouvernements minoritaires. Celui de M. Netanyahu dispose de 68 sièges sur les 120 que compte le Parlement israélien, la Knesset. Si les groupes dirigés par Ben-Gvir et Smotrich devaient partir, il ne détiendrait plus la majorité.

Yair Lapid, chef de l’opposition au Parlement et ancien Premier ministre, a déclaré lundi qu’il serait prêt à offrir à M. Netanyahu un “filet de sécurité” pour faire passer un accord sur les otages avec le Hamas.

Les discussions au Qatar se déroulent en présence de délégations israélienne et du Hamas dans deux salles séparées, selon une source proche des négociations.

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