🇫🇷 France : une enseignante tuée en plein cours dans un lycée : l’élève aurait déclaré être “possédé”
Une professeure d’un collège-lycée privé de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) a été poignardée mortellement par un élève mercredi dans une salle de cours, un drame rarissime en France. Selon le procureur de la République à Bayonne Jérôme Bourrier, l’auteur présumé de l’agression, âgé de 16 ans, a utilisé un couteau. Interpellé après les faits, il a été placé en garde à vue et est actuellement entendu par les policiers chargés de l’enquête.
La victime, que les secours n’ont pu ranimer, est une professeure d’espagnol âgée de 52 ans, selon la même source. Les faits se sont produits en milieu de matinée au collège-lycée catholique Saint-Thomas d’Aquin, établissement du centre-ville de Saint-Jean-de-Luz d’environ 1.100 élèves. Après avoir été confinés durant environ deux heures dans leurs salles de cours, les élèves sont sortis de l’établissement à la mi-journée, à l’exception de ceux qui étaient en cours avec l’enseignante décédée, a constaté une correspondante de l’AFP.
L’agresseur aurait d’abord bloqué la porte d’entrée de la salle
La professeure a été agressée alors qu’elle donnait un cours à une classe de seconde. Selon des témoignages cités par le journal Sud Ouest, l’auteur des faits aurait d’abord bloqué la porte d’entrée de la salle avant de la frapper au niveau du thorax. Pris de panique, les élèves de la classe auraient alors pris la fuite par une porte donnant sur une autre salle.
L’assaillant aurait déclaré être “possédé”
Réfugié avec son arme dans cette salle, il aurait expliqué au professeur présent qu’il a entendu des voix lui demandant d’agir et qu’il était “possédé”. L’enseignant a réussi à lui prendre l’arme et la police a pu l’interpeller. Outre les circonstances des faits, l’enquête devra déterminer l’état psychologique et les motivations de cet élève. S’il souffrirait de troubles psychiatriques, il serait cependant inconnu de la justice. Selon BFMTV, il sera rapidement entendu puisque son état de santé a été jugé compatible avec le régime de la garde à vue.
Le premier meurtre d’un enseignant depuis Samuel Paty
C’est la première fois qu’un enseignant est tué dans le cadre de sa fonction en France depuis l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme radicalisé. Les agressions sont fréquentes mais l’AFP a recensé moins d’une dizaine de meurtres sur les quatre dernières décennies.
Les précédents
En juillet 2014, une institutrice de 34 ans avait été poignardée à mort par la mère d’une élève dans une école d’Albi. En août 1996, alors qu’il se promenait à la feria de Dax, un professeur d’anglais de 51 ans avait été tué par deux jeunes, dont un de ses élèves recalé au baccalauréat. Le 13 septembre, un lycéen de 15 ans avait porté un coup de couteau à la gorge à une professeure dans un lycée de Caen. La victime, âgée de 63 ans, était sortie de l’hôpital quelques jours plus tard. L’élève a été mis en examen fin septembre et incarcéré en milieu médicalisé.
Le ministre de l’Éducation sur place
Le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, s’est rendu à Saint-Jean-de-Luz, où il tiendra une conférence de presse à 15H45 devant l’établissement avec son homologue de la Fonction publique Stanislas Guerini. “Immense émotion suite au décès aujourd’hui d’une professeure au lycée Saint-Thomas-d’Aquin à Saint-Jean-de-Luz. Mes pensées pour sa famille, ses collègues et ses élèves”, a-t-il tweeté à l’annonce de la nouvelle.
“Soutien” à la communauté éducative
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Olivier Véran, a apporté son “soutien” à la communauté éducative, tandis que les réactions ont été nombreuses dans le monde politique. Sandrine Rousseau, députée EELV, a adressé ses pensées aux proches de la victime et aux “personnels de l’Éducation nationale en proie à des conditions de travail de plus en plus difficiles”. “Nos hussards noirs de la République sont en première ligne face à l’+ensauvagement+ de la société”, a tweeté le président des Républicains, Éric Ciotti, appelant à “revoir la graduation des peines des mineurs”. “Il y a urgence à agir”, a estimé Edwige Diaz, députée RN de Gironde.
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