🇫🇷 Études supérieures en France : 1 100 places vacantes en 2e année de pharmacie, soit un tiers des effectifs
Les bancs des facultés de pharmacie sont clairsemés : quelque 1 100 places de deuxième année n’ont pas été pourvues en cette rentrée. Les syndicats professionnels accusent entre autres la réforme d’entrée dans les études de santé et préviennent que cette réduction des effectifs n’est « pas viable » pour le système de soin français.
Près d’un tiers des places en deuxième année d’études de pharmacie ne sont pas pourvues en cette rentrée, calculent les syndicats qui craignent une « désertification » du milieu dans les années à venir. Quelque 1 100 places seraient ainsi encore vacantes, alors qu’en 2021, le chiffre n’était que de 163, selon l’Association nationale des étudiants de pharmacie de France (Anepf).
L’Anepf, le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et les principales fédérations et unions de syndicats des pharmaciens et des entreprises du médicament pointent « l’application inégale de la réforme de l’entrée dans les études de santé » au sein des différentes universités.
Il faut la moyenne
Depuis septembre 2020, la première année commune des études de santé (Paces) a été remplacée par deux filières : le parcours d’accès spécifique santé (Pass) et la licence accès santé (L.AS). En Paces, un concours déterminait un classement et tous les étudiants « classés » accédaient automatiquement en deuxième année selon un numerus clausus prédéfini. Désormais, la formation s’apparente à un modèle de licence.
« Si on n’a pas la moyenne, on ne passe pas », résume Romain Gallerand, porte-parole de l’Anepf. Pourtant, « les cours sont aussi compliqués qu’avant », déplore-t-il, ce qui peut expliquer une diminution du nombre d’étudiants sélectionnés.
Les professionnels de la pharmacie notent aussi « un grand manque d’attractivité » pour la filière, et dénoncent une présentation insuffisante de la variété des métiers au cours de la première année. La réduction de l’effectif des étudiants n’est « pas viable » pour le système de soin français, mettent en garde les syndicats professionnels, rappelant que le métier souffre déjà d’une « pénurie de ressources humaines » depuis plusieurs années.
Ouest-France