🇫🇷 Crise diplomatique : l’Algérie expulse 12 fonctionnaires français après une affaire terroriste en France

🇫🇷 Crise diplomatique : l’Algérie expulse 12 fonctionnaires français après une affaire terroriste en France

Alger a décidé d’expulser douze fonctionnaires français en poste sur son territoire, en réponse à l’arrestation de trois ressortissants algériens en France, impliqués dans une affaire liée au terrorisme. Une nouvelle tension qui ravive les crispations entre Paris et Alger.

Une réponse directe à des arrestations en France

Lundi, les autorités algériennes ont notifié à la France l’expulsion de douze de ses fonctionnaires en poste à Alger, selon une annonce du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Cette décision serait directement liée à la mise en examen de trois ressortissants algériens en France, dont un employé d’un consulat algérien.

“Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours”, a déclaré Jean-Noël Barrot, avant d’ajouter : “Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement.”

Selon une source diplomatique citée par l’AFP, certains des agents visés par l’expulsion seraient issus du ministère français de l’Intérieur.

Une affaire sensible autour d’Amir DZ

Les tensions trouvent leur origine dans l’affaire impliquant l’influenceur algérien Amir Boukhors, plus connu sous le nom d’Amir DZ, figure de l’opposition au régime algérien. Vendredi, trois hommes ont été inculpés à Paris dans ce dossier pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en lien avec une entreprise terroriste.

Ils sont également poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, et ont été placés en détention provisoire. Le parquet national antiterroriste (Pnat) est en charge de cette enquête, particulièrement sensible sur le plan diplomatique.

L’Algérie dénonce une “dérive inadmissible”

En réaction à ces arrestations, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé samedi un “développement inadmissible et inqualifiable” susceptible de porter un “grand dommage aux relations algéro-françaises”. Ces mots marquent un contraste saisissant avec le ton conciliant affiché quelques jours auparavant.

En effet, les deux pays venaient tout juste d’annoncer une “nouvelle phase” dans leur relation bilatérale. Le président français Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune avaient récemment convenu d’un apaisement diplomatique, après une longue période de tensions intenses.

Une réconciliation déjà menacée ?

Cet épisode pourrait remettre en question les efforts de normalisation entamés entre Paris et Alger. Après une série de crises diplomatiques ces dernières années, la relation franco-algérienne semblait amorcer un réchauffement prudent. Mais l’affaire Amir DZ et ses retombées judiciaires risquent de raviver les différends profonds entre les deux capitales.