🇪🇺 L’UE adopte le programme “Safe” : 150 milliards d’euros pour financer des projets communs d’armement

Un accord historique a été scellé pour renforcer la défense européenne et réduire la dépendance envers les fournisseurs étrangers, notamment américains.
Les ministres des Affaires européennes des 27 États membres ont adopté mardi à Bruxelles un accord définitif sur le financement commun d’achats et de projets d’armement dans l’UE. Ce programme, baptisé “Safe” (Support to Armament Financing in Europe), prévoit l’octroi de 150 milliards d’euros de prêts pour soutenir la production européenne d’équipements militaires, notamment dans des domaines jugés stratégiques comme les missiles, munitions, drones et systèmes de défense anti-aérienne.
Une volonté commune de renforcer l’Europe de la Défense
L’initiative marque un tournant, alors que la majorité des achats d’armement des pays de l’UE sont réalisés hors Europe, principalement aux États-Unis. Selon l’accord, 65 % des composants des projets financés devront être produits en Europe, tandis que 35 % pourront provenir de pays extérieurs, à condition que la sécurité et l’autonomie européenne soient garanties.
Une autorité centrale veillera à ce qu’aucun pays tiers ne puisse contrôler à distance l’armement développé, par exemple via des logiciels embarqués dans des drones. “Nous voulons éviter qu’un fabricant étranger puisse désactiver ou prendre le contrôle de nos équipements”, a précisé une source européenne.
Des partenariats élargis à des pays non-membres
Le programme est également ouvert à des pays partenaires : la Norvège et l’Ukraine pourront y participer, tout comme le Royaume-Uni, qui a signé la semaine dernière un accord de coopération en matière de défense avec l’UE.
Une étape vers un plan plus vaste
Le programme “Safe” s’inscrit dans un cadre plus large présenté fin mars par la Commission européenne, visant à mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour réarmer le continent et renforcer son autonomie stratégique.
“Ce n’est qu’une étape, il faudra aller plus loin”, a déclaré Benjamin Haddad, ministre délégué français chargé de l’Europe, saluant un “signal fort” envoyé à l’industrie européenne de la défense.