🇪🇸 En Espagne, une vague de chaleur record et de mauvais augure
Depuis la fin de semaine dernière, s’est abattue sur l’Espagne une canicule particulière agressive. Les spécialistes de l’agence météorologique, l’Aemet, mettent en exergue le fait qu’il s’agit de la vague de chaleur la plus précoce, à la mi juin et donc encore au printemps, jamais enregistrée. Un phénomène chronique qui ne cesse de s’intensifier
L’Espagne a déjà connu de nombreuses vagues de chaleur, mais celle ci est particulière. Les responsables de la météorologie en Espagne affirment qu’elle est non seulement la plus précoce jamais connue, mais également la plus intense. Ces jours-ci, et tout spécialement dans les plaines d’Andalousie, d’Estrémadure et de Castille Leon, des températures stupéfiantes de 46, 47° celsius, voire même 47,5°, près de Badajoz, ont été enregistrées. Pour certains, le jour approche où l’Espagne connaîtra un record de 50°, une température digne du désert du Sahara.
Car cette nouvelle période de canicule s’inscrit dans une tendance à l’intensification et à l’accélération des vagues de chaleur : si depuis 1975, dix vagues de chaleur ont eu lieu en juin, cinq d’entre elles ont été observées depuis 2011.
Les épisodes de canicules sont donc plus nombreux et plus intenses et à chaque fois plus précoces et plus longs, durant près d’une semaine, voire davantage. En août 2021, déjà, une terrible canicule avait touché 36 des 52 provinces espagnoles. L’agence de météorologie note que c’est la première fois qu’on enregistre, sur l’ensemble de l’année, des températures au-dessus de la moyenne pendant huit années consécutives. Ce qui, bien sûr, s’accompagne d’une baisse sensible des précipitations : en 2021, la quantité d’eau de pluie qui s’était abattue sur la péninsule était de 11% inférieure à « la normale », calculée sur la période s’étalant entre 1981 et 2010.
Ce premier épisode caniculaire, et ceux qui suivront cet été, engendre des risques contre lesquels il importe de se prémunir. Toutes les unités de pompiers ont été mises en alerte, car les risques d’incendies sont très importants. Près de 3 800 hectares de forêt sont ainsi partis en fumée ces derniers jours dans la région de Malaga, en Andalousie.
La crainte des vents
On craint d’ailleurs des vents qui faciliteraient la propagation de possibles feux de forêt. Plusieurs municipalités ont renforcé leurs services sociaux auprès des personnes âgées et cardiaques, d’autres ont intensifié la mise en service de fontaines publiques afin que la population puisse s’y rafraichir. Quitte à déroger à la politique d’économie d’eau du au fait que la plupart des bassins sont gravement déficitaires. On pourrait imaginer que les climatisations fonctionnent partout. Or, ce n’est pas le cas, en raison de la hausse considérable du tarif de l’électricité liée à la guerre en Ukraine.
RFI