🇪🇬 Egypte. Un tribunal demande que l’exécution de l’homme ayant assassiné une étudiante soit en direct
Ce dimanche 24 juillet, un tribunal égyptien a fait part de son souhait que le meurtrier d’une étudiante assassinée car elle refusait ses avances, soit exécuté en direct. « La diffusion pourrait permettre de dissuader le plus grand nombre », explique le tribunal.
Le tribunal égyptien qui avait condamné à mort fin juin un homme ayant assassiné une étudiante sous les caméras de badauds parce qu’elle refusait ses avances a réclamé dimanche 24 juillet que son exécution soit diffusée en direct.
Ce procès, expédié en deux jours, a été particulièrement médiatisé : d’abord, la vidéo de l’assassinat au couteau de Nayera Achraf devant son université a été partagée massivement en ligne puis le procès de son assassin, Mohammed Adel, a été, fait extrêmement rare, filmé et même diffusé en direct par certains médias.
En plus, l’affaire avait provoqué un débat au-delà de l’Egypte car quelques jours après Nayera Achraf, une étudiante jordanienne, Imane Erchid, était tuée par balles à Amman probablement pour les mêmes raisons.
L’Egypte, championne de la condamnation à mort
Le tribunal de Mansoura, à 130 km au nord du Caire, qui a prononcé la peine capitale un mois après le crime, a réclamé ce dimanche à la Cour d’appel une dérogation pour pouvoir diffuser l’exécution en direct. Dans sa demande, le tribunal estime que « la diffusion, même uniquement du début de la procédure, pourrait permettre de dissuader le plus grand nombre ». Il réclame en outre au Parlement de modifier la loi afin d’autoriser ces diffusions plus fréquemment.
L’Egypte est le pays qui condamne le plus à mort, selon Amnesty International, et elle a procédé en 2021 au troisième plus grand nombre d’exécutions au monde. Mais ces sentences ne sont jamais exécutées en public ou en direct, à de rares exceptions. En 1998, par exemple, trois hommes ayant tué une femme et ses enfants au cours d’un cambriolage avaient été exécutés en direct à la télévision.
Ouest-France