🇩🇰 Le Danemark dénonce une « pression inacceptable » des États-Unis sur le Groenland

La Première ministre danoise Mette Frederiksen a fermement critiqué la visite imminente d’une délégation américaine de haut rang au Groenland, y voyant une tentative de pression inacceptable sur le territoire autonome danois et rejetant l’argument d’une simple visite privée.
Une visite officielle controversée
La délégation américaine, prévue du jeudi au samedi, sera conduite par Usha Vance, épouse du vice-président américain J.D. Vance, et comprendra des figures majeures de l’administration Trump :
- Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale
- Chris Wright, secrétaire à l’Énergie
Particularité notable : cette visite n’a fait l’objet d’aucune invitation officielle des gouvernements groenlandais ou danois, ce qui alimente les tensions diplomatiques.
La réaction ferme du Danemark
Mette Frederiksen a exprimé son désaccord catégorique lors d’une interview à la chaîne TV2 : « La pression exercée sur le Groenland et le Danemark dans cette situation est inacceptable. Et nous résisterons à cette pression. » La dirigeante danoise a particulièrement insisté sur le caractère officiel de cette visite, rejetant l’argument avancé par Washington.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Brian Hughes, avait pourtant présenté cette mission comme une opportunité de « découvrir le Groenland, sa culture, son histoire et son peuple ». Une version que conteste frontalement la Première ministre : « On ne peut pas effectuer une visite privée avec des représentants officiels d’un autre pays. »
Contexte géopolitique sensible
Cette tension s’inscrit dans un cadre plus large d’intérêt stratégique américain pour le Groenland, territoire riche en ressources naturelles et d’importance géopolitique croissante dans l’Arctique. Les États-Unis y maintiennent déjà une base aérienne à Thulé.
En 2019, l’administration Trump avait déjà suscité des réactions en proposant l’achat du Groenland au Danemark, une idée qualifiée à l’époque d' »absurde » par Frederiksen. La visite actuelle ravive donc des tensions latentes entre les deux alliés.