🇩🇪 L’Allemagne sous le choc: deux filles de 12 et 13 ans avouent le meurtre d’une camarade
Deux préadolescentes de 12 et 13 ans ont avoué avoir tué à coups de couteau une camarade de 12 ans dans une petite ville d’Allemagne: ce fait divers “exceptionnel” bouleverse le pays mardi.
L’affaire révélée par la police et le parquet au cours d’une conférence de presse est sans précédent dans l’histoire récente de l’Allemagne et reste exceptionnelle à l’échelle européenne.
Luise était portée disparue depuis qu’elle avait quitté samedi en fin d’après-midi le domicile d’une amie à qui elle avait rendu visite, non loin de Freudenberg (ouest), la ville de 17.000 habitants où résidait la victime. Environ trois heures après sa disparition, ses parents inquiets avaient alerté la police. Le corps sans vie de leur fille avait été retrouvé dimanche par la police dans un bois à quelques kilomètres de chez eux.
“Elle est morte après avoir perdu beaucoup de sang à la suite de nombreux coups de couteau”, a expliqué le procureur de Coblence, Mario Mannweiler. Il a précisé qu’il n’y avait “aucune preuve d’une quelconque agression sexuelle”.
Les deux suspectes “ont donné des informations sur l’affaire et ont finalement avoué les faits”, a raconté Florian Locker, le responsable de la police de Coblence, ajoutant que leurs déclarations concordaient avec les faits. L’arme du crime n’a pas été encore retrouvée.
“Sujet complexe”
Les deux préadolescentes et Luise se connaissaient, a ajouté M. Mannweiler, se refusant toutefois à donner le moindre détail supplémentaire, notamment sur le fait de savoir si elles étaient dans la même classe ou la même école. Aucun élément n’a également filtré sur l’identité des suspectes et le mobile présumé de leur acte.
“C’est un sujet complexe et les raisons de leur geste sont à analyser en fonction de leur âge”, a souligné M. Mannweiler. “Ce qui serait une motivation possible pour un enfant peut paraître complètement incompréhensible pour un adulte”, a-t-il ajouté.
Les deux filles soupçonnées n’étaient pas connues des services de police. Agées de moins de 14 ans, elles ne sont “pas pénalement responsables”, a relevé M. Mannweiler. Elles ont été confiées aux services sociaux et de protection de la jeunesse.
“Sans voix”
Pendant la conférence de presse, les enquêteurs étaient manifestement sous le choc. “Après 40 ans de service dans la police, il y a encore des événements qui nous laissent sans voix”, a lâché le vice-président de la police de Coblence Jürgen Süss. “L’acte en lui-même est très exceptionnel et nous bouleverse”, a renchéri le procureur.
Le chef du gouvernement de l’État régional de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), Hendrick Wüst, n’a pas non plus caché son émoi. “Il est difficile d’imaginer et de supporter que des enfants soient capables de tels actes”, a-t-il déclaré au cours d’un point presse.
Selon ce dirigeant conservateur, “le nombre des délits et des actes violents de la part d’adolescents ou d’enfants de moins de 14 ans progresse depuis quelques années”. Il a par conséquent appelé à davantage de travail de prévention dans cette classe d’âge.
Un message de condoléances s’affichait mardi sur le site internet du collège de Luise à Freudenberg, une ville située à environ 80 kilomètres de Bonn et de Cologne.
Peu d’affaires similaires sont survenues jusqu’ici en Europe. Par l’âge des suspectes, ce drame rappelle notamment celui de Liverpool en 1993, quand Jon Venables et Robert Thompson, âgés de 10 ans à l’époque, avaient enlevé, torturé et tué le petit James Bulger, deux ans. Le corps du garçonnet avait été retrouvé deux jours plus tard à proximité d’une voie ferrée.
Récemment, en France, deux adolescents, un garçon de 17 ans et une fille de 16 ans, avaient été condamnés en appel en octobre 2022 pour le meurtre d’Alisha, une collégienne de 14 ans frappée puis jetée dans la Seine à Argenteuil, dans la région parisienne, en 2021. Ils avaient quinze ans à l’époque.
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