🇩🇪 L’Allemagne dit n’être plus capable de fournir des systèmes Patriot à l’Ukraine
L’Allemagne n’est plus capable de fournir de nouveaux systèmes de défense aérienne Patriot à l’Ukraine, a indiqué jeudi le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, lors d’une réunion de l’OTAN à Bruxelles. Il appelle donc les autres membres de l’Alliance à fournir à Kiev des moyens de défense aériens.
“Si l’Allemagne peut mettre à disposition trois [Patriots, ndlr], soit un quart de notre capacité totale dans ce domaine, alors d’autres pays peuvent certainement en mettre un à disposition” de l’Ukraine également, a déclaré M. Pistorius à son arrivée au siège de l’OTAN à Bruxelles. Le ministre allemand a par ailleurs précisé qu’il n’était pas nécessaire de se limiter aux Patriots, et que tout système de défense aérien contribuerait à la protection de l’Ukraine.
L’un des systèmes de DCA les plus avancés
Le système américain Patriot est considéré comme l’un des plus avancés dans le domaine de la défense aérienne. Il est utilisé pour intercepter des avions, des missiles de croisière ou des missiles balistiques à des dizaines de kilomètres de distance. Il joue actuellement un rôle majeur dans la défense de l’Ukraine contre les frappes aériennes russes.
L’Ukraine réclame depuis longtemps un soutien accru pour sa défense contre les attaques de missiles et de drones russes. Le président Volodymyr Zelensky a donc demandé cette semaine des systèmes de défense aériens supplémentaires, alors que le personnel militaire ukrainien est actuellement formé à leur utilisation. Deux Patriots devraient notamment servir à protéger la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays.
L’Allemagne a déjà fourni à Kiev deux systèmes Patriot, assortis de leurs missiles. Un troisième a été promis et sera bientôt livré.
Une Allemagne timide et qui a peur pour son gaz
Le gouvernement allemand bloquerait par ailleurs toute avancée dans les négociations pour l’adoption d’un nouveau paquet de sanctions de l’UE contre la Russie, rapporte l’agence de presse allemande dpa. Celles-ci durent en effet plus longtemps que prévu et selon des diplomates européens, Berlin serait la cause de ces atermoiements. Le seul pays à avoir pour l’instant annoncé de nouvelles sanctions est le Royaume-Uni.
L’Allemagne serait même qualifiée de “nouvelle Hongrie”, selon une source anonyme à dpa.
Les nouvelles sanctions envisagées porteraient sur le secteur du GNL russe. Un port comme Zeebrugge, par exemple, ne serait plus autorisé à expédier du gaz naturel liquéfié russe vers des pays tiers. Il s’agirait in fine de faire mal au portefeuille de la Russie, en la privant d’une partie de ses revenus gaziers.
Mais selon dpa, les Allemands seraient particulièrement réticents à l’égard de mesures qui doivent éviter que les sanctions existantes soient contournées par les Russes. Les Allemands craignent que cela ne nuise à leurs entreprises.
Restrictions pour les diplomates
D’autres pays, au contraire, poussent pour de nouvelles mesures. Les ministres des Affaires étrangères de huit pays de l’UE (République tchèque, Danemark, Pays-Bas, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne et Roumanie) réclament de limiter les déplacements des diplomates russes dans l’espace Schengen. Leur but: “considérablement l’espace opérationnel des agents russes”, ont indiqué les signataires, alors que les affaires de sabotage et d’espionnage se multiplient.
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