🇨🇦 Frein à l’immigration : quel effet sur l’économie canadienne ?
Les objectifs de réduction de l’immigration au Canada, annoncés cette semaine, auront probablement un effet sur les prévisions de croissance de la Banque centrale, a déclaré vendredi le gouverneur Tiff Macklem, tout en précisant que la banque n’avait pas encore analysé en détail les chiffres. Macklem a noté une grande incertitude quant à la rapidité de mise en œuvre de ces restrictions, ce qui influencera l’ajustement des estimations de croissance.
Le Premier ministre Justin Trudeau a réduit cette semaine le nombre d’immigrants qui seront admis au Canada à partir de l’année prochaine. Ce changement intervient alors que Trudeau voit sa popularité baisser, notamment en raison de la hausse de l’immigration depuis la pandémie de Covid-19, qui a contribué à une augmentation rapide de la population, de la demande de logements, des prix et des loyers.
« Si la croissance démographique ralentit plus vite que prévu, la croissance du PIB global sera plus faible », a déclaré Macklem en réponse à une question sur l’impact des restrictions d’immigration sur les prévisions de la Banque centrale. Toutefois, il a ajouté que si les dépenses des ménages se redressaient plus rapidement grâce à la réduction des taux d’intérêt, la croissance économique pourrait également être supérieure aux attentes.
Dans son rapport de politique monétaire publié cette semaine, la Banque du Canada projette une croissance du PIB de 2,1 % pour l’année prochaine et de 2,3 % en 2026. Ces prévisions interviennent après que la banque a abaissé son taux directeur de 50 points de base.
Les économistes doutent cependant que les objectifs de croissance puissent être atteints, car l’essentiel de cette croissance reposait jusqu’ici sur la demande accrue générée par les nouveaux immigrants. Les mesures du gouvernement Trudeau devraient entraîner une baisse de la population de 0,2 % en 2025 et en 2026, avant un retour à la croissance en 2027, selon les prévisions gouvernementales.
La Banque centrale actualisera ses prévisions dans son prochain rapport de politique monétaire en janvier. Macklem a indiqué que l’impact sur les prix à la consommation ou sur les prévisions d’inflation serait limité, bien que beaucoup dépendra de la rapidité de mise en œuvre des mesures gouvernementales. « En matière de prévisions d’inflation, il pourrait y avoir quelques effets temporaires, mais ils restent secondaires », a-t-il précisé, ajoutant que la baisse de la population affecterait à la fois la demande et l’offre.
Avec Reuters