🇨🇦 Canada : Un policier suspendu 55 jours pour avoir battu un ado

🇨🇦 Canada : Un policier suspendu 55 jours pour avoir battu un ado

Un policier de Laval est suspendu 55 jours par le Comité de déontologie policière pour avoir tabassé un jeune contrevenant qu’il reconduisait dans un centre jeunesse.

L’agent du Service de police de Laval (SPL) Philippe Bélisle a vraisemblablement manqué de sang-froid lors de son intervention du 8 février 2019, selon ce tribunal administratif. 

Vers 21 h 30, son coéquipier et lui ont été appelés à la station de métro Montmorency, à Laval, afin de ramener un jeune fugueur dans son centre jeunesse de Montréal. 

L’adolescent, dont l’identité est protégée, avait été intercepté par des agents de la Société de transport de Montréal après avoir sauté les tourniquets du métro.  

Lors de l’arrestation qui s’était avérée difficile, le jeune de 16 ans a affirmé être en possession de couteaux, proféré des menaces de mort aux policiers et dit vouloir les battre. 

Le jeune a alors été menotté les mains dans le dos, ce qui le rendait « particulièrement vulnérable » selon le Commissaire à la déontologie policière. 

Situation dangereuse

Lors de son arrivée au centre jeunesse de la Cité-des-Prairies, l’adolescent a craché au visage de Bélisle, puis a été plaqué au mur par un autre policier.

«L’agent Bélisle frappe [la victime] au visage avec sa main gauche et lui administre ensuite six autres coups au niveau du visage avec ses deux mains, alors que [la victime] est au sol», peut-on lire dans la décision rendue par le juge administratif Benoit Mc Mahon. 

Lorsqu’un intervenant du centre jeunesse témoin de la scène a décidé d’intervenir pour séparer le policier et le jeune, Bélisle a asséné un dernier coup de pied au jeune, qui se trouvait toujours au sol. 

Trois autres intervenants du centre jeunesse ont dû être impliqués afin de maîtriser la situation.

Devant le juge Mc Mahon, l’agent Bélisle a reconnu les faits et s’est vu imposer une suspension de 55 jours sans traitement. 

«Ça a juste pas de bon sens ce qui s’est produit. Je comprends que ça peut être des situations difficiles et tendues, mais on a des gars qui ont perdu leurs jobs pour beaucoup moins que ça», avait alors commenté en 2019 au Journal un employé du centre jeunesse bien au fait de l’incident, qui avait requis l’anonymat.

Procédures criminelles

Bélisle a plaidé coupable de voies de fait en novembre 2020 en lien avec cette intervention. Il a alors obtenu une absolution conditionnelle assortie d’une probation sans surveillance de six mois.

Le comité de discipline du SPL a, lui, parallèlement imposé en juin 2021 une suspension sans solde de 90 jours. 

Le policier Bélisle sera de retour en septembre devant le Comité de déontologie policière, cette fois dans un dossier de profilage racial. 

Philippe Bélisle est toujours à l’emploi du SPL. 

Journal de Montréal