🇨🇦 Canada: Montréal face à une recrudescence des violences armées

🇨🇦 Canada: Montréal face à une recrudescence des violences armées

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi dans un des quartiers du nord de Montréal. Des parents, des enfants, et surtout des adolescents, qui connaissaient Thomas Trudel. Il y a une semaine, ce jeune homme sans histoire de 16 ans a été tué avec une arme à feu alors qu’il rentrait chez lui vers 21h. De plus en plus d’élus et le grand public dénonce la violence à Montréal où le nombre de fusillades augmente.

Thomas Trudel est le troisième adolescent à mourir de façon violente dans la ville de Montréal depuis à peine un an. Le nombre de fusillades connait une nette augmentation dans la métropole québécoise. Ce thème faisait d’ailleurs partie des priorités des candidats aux élections municipales qui viennent tout juste d’avoir lieu. Il a quelques semaines, un autre adolescent du même âge que le jeune Thomas a reçu un coup de couteau mortel, à quelques kilomètres de là. Une jeune fille, elle, est morte il y a quelques mois, sans doute victime d’une balle perdue. La police enquête encore sur ces différentes affaires. Des affaires qui témoignent d’une montée de la violence dans le nord de la ville.

Les secteurs où ces tragédies ont eu lieu se situent dans des quartiers où les habitants vivent dans des conditions économiques difficiles. La pandémie y a exacerbé les tensions existantes. De nombreuses personnes ont perdu leur emploi dans ces quartiers, les familles vivent dans des logements trop petits, mal entretenus. Les associations locales, qui leur viennent en aide, ou celles orientées vers les jeunes, dénoncent aussi un sous-financement chronique qui limitent leurs actions de prévention. Confrontés à ce quotidien difficile, plusieurs jeunes se tournent vers des activités lucratives, liées au crime organisé. De gangs de rue sévissent dans ces quartiers, et se livrent aussi à une guerre pour mieux contrôler le territoire.

Affrontements entre gangs

Cette violence peu sans doute s’expliquer en partie par des affrontements entre gangs. La concurrence est rude pour dominer le terrain. Ce qui inquiète les élus et la police, c’est aussi la facilité avec laquelle des jeunes de ces quartiers peuvent trouver des armes à feu. Certains n’hésitent pas à se promener avec des révolvers chargés pour se protéger. D’autres font feu parfois en pleine rue. Une grande partie de ces armes entrent illégalement au Canada en provenance des États-Unis. Souvent, elles viennent des États américains du Sud, là où la législation est plus laxiste.

Cette semaine, les responsables québécois et montréalais ont demandé au Premier ministre canadien d’agir en durcissant les lois pour empêcher les trafiquants de faire entrer des armes pour mieux protéger la population, victime au premier chef de cette violence. Ce n’est pas la première fois que Justin Trudeau se fait poser ce genre de questions. Toronto, la plus grande ville canadienne, affronte aussi le même problème depuis des années. Sans que le gouvernement canadien n’ait trouvé des solutions pour enrayer ce phénomène. 

RFI