✈️ Airbus va supprimer jusqu’à 2.500 postes dans sa branche défense et espace
Nouveau signe de la mauvaise passe que traverse l’industrie aérospatiale européenne, Airbus a l’intention de supprimer jusqu’à 2.500 postes dans sa branche produisant des satellites, qui leste ses performances financières.
Cette annonce mercredi à l’AFP, par une source proche des discussions entre la direction et les syndicats du géant industriel européen, n’a pas été confirmée par la direction d’Airbus qui s’est refusée à tout commentaire dans l’immédiat.
L’entreprise, selon la source proche des discussions qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat, a commencé à informer mercredi matin les organisations syndicales de ses projets, qui concernent l’ensemble de la division “Defense and Space” et pas seulement le spatial.
De leur côté, les principaux syndicats français d’Airbus contactés par l’AFP n’ont pas souhaité communiquer avant l’information de leurs représentants prévue dans l’après-midi.
Les modalités de ces réductions d’effectifs, dans une division qui emploie actuellement quelque 35.000 personnes et subit une chute de la demande pour les activités spatiales, n’ont pas été précisées dans l’immédiat, selon la source proche des discussions.
Grande difficulté
Numéro un mondial des satellites de télécommunication, Airbus se retrouve en grande difficulté tout comme Thales, un autre poids lourd du secteur qui avait déjà annoncé au printemps un plan de redéploiement au sein du groupe de 1.300 postes issus de sa branche spatiale Thales Alenia Space.
Plombé par de nouvelles charges passées pour son activité spatiale, Airbus a vu son bénéfice divisé par deux au premier semestre.
“Notre performance financière à mi-année reflète principalement les importantes charges liées à nos activités spatiales. Nous nous appliquons à résoudre les causes racines de ces difficultés”, avait déclaré le président exécutif, Guillaume Faury, au moment de la publication des résultats en juillet.
L’avionneur avait déjà prévenu fin juin qu’il devait passer une nouvelle provision d’”environ 900 millions d’euros” au premier semestre liée au passage en revue des coûts de développement et des perspectives commerciales attendues de certains programmes de satellites de télécommunications et de navigation.
Ce montant a finalement été affiné à 989 millions d’euros, à mesure que l’examen programme par programme s’est poursuivi.
En 2023, Airbus avait déjà inscrit une charge de 600 millions d’euros dans ses comptes pour cette même activité spatiale, qui a représenté l’année dernière environ 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les 65,4 milliards réalisés par le groupe.
“Nous nous attaquons aux causes profondes de ces problèmes par le biais d’un plan de transformation, qui se concentrera notamment sur la mise en œuvre d’une stratégie plus sélective de réponse aux appels d’offre, sur le renforcement de la gouvernance et du contrôle internes, et sur le plan de maîtrise des coûts et de compétitivité”, avait déclaré M. Faury en juillet.
Ces réévaluations concernent avant tout les programmes de satellites de télécommunications et de navigation. Le problème tient au fait qu’il s’agit de satellites adaptés au besoin de chaque client et produits en petites quantités, empêchant les gains d’efficacité d’une production en série, explique-t-on chez Airbus.
Les constructeurs européens doivent aussi faire face à la montée en puissance de l’Américain SpaceX et de ses constellations en orbite basse de Starlink.
Crainte d’une perte de savoir-faire
Ces redéploiements inquiètent dans le secteur, qui craint une perte de savoir-faire unique dans un domaine stratégique.
Plusieurs centaines de salariés du site toulousain de Thales Alenia Space ont manifesté en septembre pour contester le plan de redéploiement d’effectifs dans l’entreprise, dont ils contestent le bien-fondé.
Annoncé par Thales en mars, ce plan vise à redéployer au sein du groupe 1.300 postes, dont 1.000 en France, issus de sa branche spatiale Thales Alenia Space.
Peu après 11h30 (09H30 GMT), le titre Airbus cédait 0,28% à la Bourse de Paris, dans un marché en baisse de 0,43%.
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