⚽️ Le ballon est-il sorti? Le but controversé du Japon qui scandalise l’Espagne et l’Allemagne

Ils ont battu les Allemands dès leur entrée en compétition et viennent de renverser la solide Espagne pour terminer en tête du groupe E: les Japonais confirment enfin tout leur talent lors de cette Coupe du monde 2022 et revoient désormais leurs ambitions à la hausse. Mais ce but de la victoire d’Ao Tanaka et, surtout, l’assist très controversée de Kaoru Mitoma suscitent un vif débat. Le ballon est-il sorti ou non? Paradoxalement, malgré le VAR, un doute subsiste…

Les images et captures d’écran circulent à foison, tantôt pour pencher d’un côté, tantôt de l’autre. En fonction de l’instant précis, les interprétations subjectives se succèdent, convaincues. Le VAR a tranché et le Japon laisse éclater sa joie mais chez leurs adversaires, l’action décisive ne passe pas. Conséquence acceptable, l’Espagne termine deuxième du groupe E et affrontera le Maroc en 1/8e. Conséquence implacable: le but nippon élimine l’Allemagne, malgré sa victoire contre le Costa-Rica. Une seconde sortie précoce consécutive difficile à digérer.

Un but qui change tout

Au même titre que le fameux but de l’Anglais Geoff Hurst en 1966 contre la RFA, à jamais controversé, celui de Tanaka divise. Et pour cause: si le Japon avait fait match nul, l’Allemagne aurait été qualifiée… au détriment, précisément, des Japonais. Or, les images et les ralentis de la télévision ne permettent pas d’affirmer que le ballon n’avait pas franchi entièrement les limites du terrain au moment de la dernière passe de Kaoru Mitoma. L’arbitre sud-africain Victor Gomes a en tout cas accordé le but après visionnage du VAR.

Réaction du buteur

“De mon point de vue, je crois que le ballon était à moitié dehors, mais je ne pouvais pas bien voir en raison de la vitesse, j’étais juste concentré sur le fait de marquer”, a déclaré le buteur, Ao Tanaka, élu homme du match. “Il y a une possibilité que le ballon ait été dehors, mais si ça avait été le cas et qu’il n’y avait pas eu but, je n’aurais pas été déçu, mais à l’arrivée, ça a fait but, donc je suis heureux”, confie-t-il.

Réactions des entraîneurs

Le sélectionneur espagnol Luis Enrique semblait lui persuadé que le ballon était sorti. “J’ai vu une photo qui doit être truquée ou manipulée, parce que c’est impossible que cette photo soit vraie! J’ai senti qu’il se passait quelque chose de louche quand le VAR mettait autant de temps à se décider… Je n’ai rien à dire”, a-t-il réagi. Le sélectionneur japonais Hajime Moriyasu a affirmé sa confiance dans “une excellente technologie”. “Si (le ballon) était vraiment sorti, ça aurait été un six mètres. Mais l’arbitre a jugé qu’elle était encore en jeu, on aurait accepté sa décision quelle qu’elle soit, mais il a décidé qu’elle était en jeu”, a-t-il dit.

Explication de la BBC

Selon une explication avancée par un journaliste de la BBC, la perception de l’action litigieuse n’est pas la même si l’on regarde le ballon depuis le sol ou au-dessus de lui. Dans le second cas, on pourrait juger que le ballon, plus précisément son arrondi, n’a pas entièrement franchi les limites du terrain et reste donc en jeu. La loi 9 de l’IFAB précise que le ballon est considéré comme hors du jeu quand “il a entièrement franchi la ligne de but ou la ligne de touche, à terre ou en l’air”.

Une histoire de millimètres

Le quotidien allemand Die Welt se veut fataliste et constate sobrement: “Dedans ou dehors, quelques millimètres décident de l’élimination de l’Allemagne”. Plus de dépit en revanche chez Bild, le plus gros quotidien du pays: “Encore un drame amer! Comme lors de la finale de Wembley contre l’Angleterre en 1966, il y a eu une décision controversée, et une fois de plus l’Allemagne en a fait les frais”. Bild cite toutefois un arbitre, Patrick Ittrich, plus prudent: “Ils ont apparemment trouvé une preuve visuelle que le ballon n’était pas sorti”.

Une chose est sûre: l’assist de Kaoru Mitoma restera dans les annales de l’histoire de la Coupe du monde, sans doute au même titre d’ailleurs que le but refusé d’Antoine Griezmann contre la Tunisie… après le (premier) coup de sifflet final.

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