🇸🇦 L’Arabie saoudite veut centraliser les demandes de visas des Occidentaux pour le hajj

🇸🇦 L’Arabie saoudite veut centraliser les demandes de visas des Occidentaux pour le hajj

C’est un bouleversement dans l’organisation du hajj, le grand pèlerinage de la Mecque qui aura lieu du 7 juillet au 12 juillet 2022. Les candidats venus d’Europe, des États-Unis et d’Australie, doivent désormais passer par une plateforme internet mise en place par l’Arabie saoudite, au lieu des agences de voyages habituelles à partir de ce mercredi 15 juin.

Motawif est la nouvelle plateforme internet mise en place par l’Arabie saoudite. Elle permet aux pèlerins venus de pays occidentaux de s’enregistrer et de demander un visa pour la Mecque. Mais il risque d’y avoir de mauvaises surprises, car les pèlerins sont tirés au sort.

Et les quotas pour la France par exemple sont réduits, explique Leila Seurat, chercheuse spécialisée dans le monde musulman, autrice d’une étude sur le marché du pèlerinage à La Mecque : « En France, on a 9 000 pèlerins qui partent cette année sur les 20 000 qui  traditionnellement qui sont attribués à la France. Donc, on est sur la moitié. C’est lié à la pandémie de Covid. Ils seront tirés au sort pour obtenir le visa, ce qui crée une forme d’injustice. »

Des dérives dans certaines agences

Avant la mise en place de la plateforme, les pèlerins français s’adressaient à des agences de voyages spécialisées pour organiser leur voyage à la Mecque, moyennant plusieurs milliers d’euros. Aujourd’hui, ces agences se retrouvent mises sur la touche.

L’Arabie saoudite a sans doute voulu faire le ménage au sein d’un système opaque, estime Leila Seurat : « C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de dérives de la part de directeurs d’agences qui faisaient circuler les visas, au sens qu’il y avait un commerce noir de visas, que les prestations sur place n’étaient pas du tout celles achetées. Donc il y a toute une série de dérives dans ce marché qui sont vraies, mais qu’il ne faut pas non plus surestimer. »

Avec le nouveau système mis en place par l’Arabie saoudite, les autorités espèrent mieux contrôler le grand pèlerinage de La Mecque et sa manne financière.

RFI