🇷🇺 Vidéo de l’explosion sur le pont reliant la Crimée à la Russie…

🇷🇺 Vidéo de l’explosion sur le pont reliant la Crimée à la Russie…

Au moins trois personnes ont été tuées dans l’explosion qui a endommagé le pont de Crimée reliant la Russie à cette péninsule ukrainienne annexée, ont annoncé les enquêteurs russes, qui affirment avoir identifié le propriétaire du camion piégé.

“Selon les données préliminaires, trois personnes ont été tuées à la suite de l’accident. Il s’agit probablement des passagers d’une voiture qui se trouvait près du camion quand il a explosé”, a indiqué le Comité d’enquête russe dans un communiqué. Selon cette source, “les corps de deux victimes – un homme et une femme – ont déjà été sortis de l’eau”.

Le Comité d’enquête, organe en charge des principales investigations criminelles en Russie, a également affirmé avoir “établi l’identité du camion et de son propriétaire” soupçonnés d’être à l’origine de l’explosion. Il s’agirait d’un habitant de la région de Krasnodar, dans le sud de la Russie. “Une enquête a été ouverte sur son lieu de résidence. L’itinéraire du camion et les documents pertinents sont en cours d’étude”, ont ajouté les enquêteurs.

Ce pont, construit à grand frais sur ordre de Vladimir Poutine, sert notamment au transport d’équipements militaires de l’armée russe combattant en Ukraine. “Aujourd’hui à 06H07 (03H07 GMT) sur la partie routière du pont de Crimée (…) a eu lieu l’explosion d’une voiture piégée, qui a entraîné l’incendie de sept citernes ferroviaire qui allait vers la Crimée”, a indiqué le comité, cité par les agences russes.

Un responsable de l’occupation russe dans la région ukrainienne de Kherson, voisine de la Crimée, Kirill Stremooussov a publié sur son compte Telegram une vidéosurveillance du pont montrant une violente explosion.

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Selon le Comité antiterroriste, deux voies routières sont endommagées, mais l’arche du pont n’est pas touchée. Le chef de l’assemblée de Crimée, le parlement régional installé par la Russie, Vladimir Konstantinov a dénoncé un coup “des vandales ukrainiens”.

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© REUTERS

“Vandales ukrainiens”

Le Comité d’enquête de Russie, principal organe d’investigation du pays, a promis d’identifier “toutes les personnes liées à ce crime” et ouvert une enquête criminelle. Le chef de l’assemblée de Crimée, le parlement régional installé par la Russie, Vladimir Konstantinov a dénoncé un coup “des vandales ukrainiens”.

L’Ukraine a ironisé et multiplié les blagues samedi après l’explosion, sans pour autant aller jusqu’à revendiquer une responsabilité. Le ministère ukrainien de la Défense a comparé cette attaque à celle qui a coulé du croiseur Moskva en mer Noire en avril, autre “symbole du pouvoir russe en Crimée ukrainienne”. “Qu’est-ce qui vous attend encore, les russkofs?”, a-t-il écrit de manière injurieuse sur Twitter.

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Les services de sécurité de Kiev (SBU) ont de leur côté publié sur Telegram des vers détournés du poète ukrainien Taras Chevtchenko sur “le Soleil qui se lève sur le pont en feu”. “Aujourd’hui est une parfaite occasion pour réviser quelques poèmes de Taras Chevtchenko”, a ironisé le SBU.

La poste ukrainienne a, elle, annoncé se préparer à imprimer des timbres à l’effigie du “pont de Crimée, ou, plus exactement, de ce qu’il en reste”. Son patron Igor Smelyansky a publié sur Facebook le dessin de ces nouveaux timbres, montrant une explosion sur le pont de Crimée et un autre reprenant ironiquement une scène iconique du film Titanic. La poste ukrainienne avait déjà imprimé des timbres pour célébrer la destruction du croiseur Moskva et d’autres montrant un tank russe se faisant remorquer par un tracteur ukrainien.

Aucun responsable ukrainien n’a toutefois revendiqué de responsabilité directement dans l’attaque du pont, qui intervient alors que le président russe Vladimir Poutine, à qui le projet tenait à cœur, a fêté vendredi son 70e anniversaire.

L’Ukraine avait déjà multiplié les blagues et commentaires ironiques lors d’explosions ayant endommagé des bases russes en Crimée l’été dernier. Elle n’avait reconnu être à l’origine de ces explosions que plusieurs mois plus tard.

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Pont stratégique

Ce pont sert essentiel au transport des personnes et des marchandises vers la péninsule, mais aussi aux troupes déployées en Ukraine. Inauguré en 2018, le pont enjambe le détroit de Kertch, devenant le symbole de l’annexion de 2014.

La Russie a toujours affirmé que le pont ne risquait rien en dépit des combats en Ukraine, mais elle a menacé par le passé Kiev de représailles si les forces ukrainiennes devaient attaquer cette infrastructure ou d’autres en Crimée. Le député russe Oleg Morozov, cité par l’agence Ria Novosti, a réclamé samedi une réplique “adéquate”. “Sinon, ce type d’attentats terroristes va se multiplier”, a-t-il dit.

Plusieurs explosions ont eu lieu ces derniers mois sur des installations militaires russes dans la péninsule, résultat probablement d’opérations ukrainiennes, comme lorsque la base militaire de Djankoï a été ravagée en août par la déflagration d’un dépôt de munitions, provoquant un exode de touristes de la région.

Échecs en série

Les autorités russes ont été toujours avares en explications concernant Djankoï et d’autres incidents similaires sur des dépôts d’armements ailleurs en Russie mais proches de la frontière ukrainienne. À Djankoï, Moscou avait admis finalement un “sabotage”, et l’armée ukrainienne reconnu des semaines plus tard sa responsabilité.

Depuis début septembre, les forces russes ont été obligées de reculer sur de nombreux points du front. Elles ont notamment été obligées de fuir la région de Kharkiv (nord-est) et de reculer dans celle de Kherson. Confronté à ces revers face à une armée ukrainienne galvanisée et forte des approvisionnements en armes occidentales, le président Poutine a décrété fin septembre la mobilisation de centaines de milliers de réservistes, des civils donc, pour inverser la tendance. Il a aussi décrété l’annexion de quatre régions ukrainiennes bien que Moscou ne les contrôle que partiellement.

L’Ukraine a elle revendiqué la reprise de milliers de km² depuis début septembre et le lancement de sa contre-offensive en plusieurs points du front. Le seul champ de bataille où Moscou a actuellement l’avantage est aux abords de la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk (est), que les forces russes essayent de prendre depuis le mois d’août. Les échecs des dernières semaines sont tels que même dans les médias d’Etat l’armée et de son commandement sont la cible des critiques de personnalités en vue.

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